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190 Académie Saint Anselme Elle aura été certainement mise à contribution pour la fourniture des vivres, car la présence de s troupes autri– chiennes et ensuite le passage de quarante mille soldats devaient avoir épuisé toute s les ressources de la Va llée , surtout de s bourgades situées sur le parcours. Avec l'instauration de la République Cisalpine , les nou– velles idées venues de France échauffaient les esprits exaltés. On avait institué dans tous les centres la Garde Nationale, «pour prévenir, comme disait l'ordonnance , le s désordres inséparables du passage d'un gouvernement des– r:otique à un plus démocratique », et sur la place de nos bourgades on dresse l'arbre de la liberté, le symbole de lo Révolution. Cette cérémonie se déroula à Châtillon le 17 décembre 1799. Pour donner plus d'éclat e t d'importa nce è la fête, les Commissaires d'Aoste avaient envoyé l'ordre de brûler aux pieds de l'arbre, le soir de l'inauguration, tous les documents contenus dans les archives du châ– teau, avec la pensée de détruire le s traces et les ordres des tyrans du moyen âge . Heureusement le s édiles châ– tilloneins chargés de la besogne eurent plus de bon sens que les gros bonnets d'Aoste et se contentèrent de bourrer les neuf gros sacs qu'on leur avait remis, avec de vieilles paperasses et de papiers sans importance, plus un pe tit nombre de parchemins qu'ils avaient été contraints d'ajou– ter sur le tas pour éviter qu'on s'aperçut de la super– cherie. Le tout flamba le soir devant la population de la bourgade, obligée à venir assister à l' « auto-da-fè » . Mais les jacobins d'Aoste deviennent chaque jour plus furieux et exigeants. Nous en savons quelque chose, nous ·mi avons vu régner à Aoste les « fascistes repubblichini » ! Au général Merck, le commandant français, ont a djoint comme Commissaire un certain Bruni, originaire de Mon– dovi, de sinistre mémoire, nommé en novembre du 1800 1:.our le Gouvernement Français pour l'Administration de la Vallée. Son premier geste fut de chasser tous les reli-