BASA
Académie Saint Anselme 191 gieux et religieuses de leurs couvents, mais c'est à l'enlè– V6ment des cloches que son nom resta attaché. C'est cet événement qui déclencha la seconde « révolution des soc– ques»; j'en ai parlé en passant dans une causerie écrite à l'occasion du premier centenaire de la troisième révo– lution, celle du 1853. L'ordre de décrocher les cloches était arrivé à Châtillon vers la moitié de décembre, mais devant le « tolle » de lu ~opuiation et surtout des habitants des fractions de la côte, ceux qu'on appelle les « ciaboudins », la Municipa– lité n'avait pas jugé à propos de l'exécuter. La descente 6ut lieu le 11 janvier 1801. Bruni, après avoir sémoncé vertement les représentants du peuple Châtilloniein pour n'avoir pas exécuté immédiatement les ordres qu'il avait donnés, pour se garantlr contre une éventuelle insurrection E-nvoya d'Aoste un détachement de républicains, comman– dé par un officier et plusieurs sous - officiers, nanti d'une compagnie d'artillerie qui braqua aussitôt un obusier à Chamércn, en face du clocher, et qui aurait dû tirer à mitraille sur l'habitant en cas d'émeute. Il envoya ensuite perquisitionner les domiciles de ceux qu'on prétendait être les fauteurs de l'insurrection avec le illCmdat de les arrêter et de les conduire dare dare à Aoste comme ôtages. La comtesse Gabrielle se trouvait à Châtillon où e lle était revenue avec son fils après le passage du Premier Consul. Voilà le château envahi par une horde de militaires fanatiques, commandés par un sous - officier brutal et grossier. Sans lui la isser le temps de se préparer ni de prendre la moindre chose, on somme la maîtresse de maison de se rendre immédiatement à Aoste (21). Gardée à vue comme une prisonnière, e lle est enfermée en compagnie de l'avocat Luboz e t du notaire Frutaz, inculpé d'être le chef de la. conspiration dans un mauvais carrosse qui part aussitôt pour Aoste flanqué d'une bonne escorte.
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