BASA

Àcadémie Saint Anselme 197 «La digne et chère Comtesse de Challant, née de Cu– rr..iane, est priée d'agréer, de la part de son amie recon– na issante, ce p etit déjeuner en vermeil, comme un échan– tillon des oeuvres d'orfévrerie· qu'on exécute à Turin, et en remerciement de lui avoir prêté encore cette année son château de Châtillon, pour faire l'usage des eaux de St– Vincent si salutaires à sa santé, auxquelles elle doit, aprè:> Dieu, le rétablissement de sa santé ». Cette lettre, mise sous verre, avait été fixée en dessous du portrait de la re ine Marie - Thérèse . Le document fut perdu comme, hé las, bien d'autres objets tout aussi pré– cieux, quand les russes occupèrent ces chambres. Quant au «petit déjeuner en vermeil» dont parle la lettre , il a disparu depuis longtemps, car déjà mon père me disait de ne l'avoir jamais vu. L'actue lle salle des archives, l'unique chambre du châ– teau qui conserve son cachet du moyen âge, était au com– mencement de ce siècle, un joli salon de style Louis - Phi– lippe, décoré d'une splendide tapisserie imitant les velours de Gênes et d'un plafond en stuc du même style. Un beau jour, heureusement en ce moment il n'y avait personne dessous, un gros morceaux de plâtre se détacha du pla– fond e t tomba sur le tabouret du piano qu'il réduisit en miettes. C'est ainsi que se révélèrent les poutres et les so– lives du xva siècle sur lesquelles on avait plaqué le pla– fond moderne et les peintures « à fresco » qu'on retrouva en détachant le recrépissage et en sacrifiant la tapisserie, peintures qui datent de la même époque (24). La salle re– prit ainsi l'aspect sévère qu'elle avait du temps de Cathe rine de Challant, quand elle servait de salle de récep tion Mon père y fit transporter les archives et les livres de la l::ibliothèque qui étaient entassés dans une petite cham– bre demi-ronde en dessus de la chapelle. Si tous ces tré– sors ont survécu •3t furent sauvés du pillage des russes - qui brûlèrent même les plans des bibliothèques - c'est

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