BASA

198 Acad~mie Saint Anselme que je les avais fait émigrer avant l'orage. Ils ne revinrent à leur place qu'après la libération. Après les reines et les princesses de la Maison de Sa– voie, c'est le Duc de Choiseul, un descendant du fameux Ministre de Louis XV, qui séjourna pendant deux étés à Châtillon pour suivre, à son tour, ie traitement des eaux de St-Vincent « si salutaires 1 ». La vieille nourrice de mon père m'a raconté avec force détails les réceptions et des grands dîners que le Duc donnait pendant son séjour au château, car il se targuait d'avoir toujours table ouverte. A propos du Duc de Choiseul, ce trait me fut raconté par mon père; voici une terrible gaffe faite par un bon père capucin valdôtain peut-être un peu désemparé de se trouver à table parmi tant de convives de choix. Il faut dire que le grand-père du Duc avait été accusé d'avoir empoisonné sa femme , mais au procès qui s'ensuivit on l'avait acquitté ,paraît-il, parce qu'on n'avait pu prouver d'une manière formelle sa culpabilité. Un jour, dans un de ces fameux soupers où le Duc avait invité aussi le curé Vuillermet et, comme représentant du couvent, le Père Anselme , ce dernier, dans sa simplicité , mit facheusement dans les embarras les autres convives. Dans un silence, voilà la voix du bon Père qui demande à l'amphitryon: « Etez-vous, par hasard, Monsieur le Duc, un descendant de ce fameux Duc de Choiseul... accuse d 'avoir tué sa femme?'" On peut s'imaginer facilement les visages des autres convives qui entendirent une telle sortie. Dernière anecdote Et avant de terminer, je vais vous raconter une dernièr9 anecdote. En 1909, Victor Gaffino, le fils de la nourrice de mon père et son frère de lait, découvrit, en piochant dans le jardin potager, un petit anneau en métal, qui malgré

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=