BASA

Académie Saint Anselme 199 son long séjour dans la terre avait conservé fout son bril– lant. Il porta sa trouvaille à mon père, qui reconnut ausst– tôt que l'anneau était en or. Mais il y avait, à l'intérieur de la bague, une phrase écrite en caractères gothiques que mon père ne put déchiffrer. Il montra le bijou à un expert de Turin pour en avoir l'explication. Le Prof. Viale déclara que l'anneau était d'une grande valeur historique et remontait à la fin du XV" siècle. Une gracieuse frise gothique est gravée sur l'extérieur de l'anneau, tandis qu'à l'intérieur on lit la phrase sui– vante : " Il n'y a que ", après laquelle on observe le des– sin d'une marguerite. Le rébus est facile à résoudre : la phrase complète déclare: «Il n'y a que marguerite» . Peut– on faire un hommage plus galant à une fiancée ? Et qui pouvait bien être la dame à laquelle on avait adressé ce madrigal ? En consultant la généalogie des Challant, nous avons pu trouver qu'il n'y a qu'une seule femme qui porte le nom de Marguerite : cette dame est Marguerite de la Chambre, la mère de René de Challant. D'autre part, l'expert nous avait assuré que l'anneau re monte à la fin du xve siècle, car le dessin, les caractères, et même le rébus de la charmante déclaration d'amour - un jeu très à la mode en ce temps-là -, nous en don– nent la certitude. Il faut donc conclure que c'est Margue– rite de La Chambre qui le perdit un jour dans le jardin, ce que probablement dut augmenter son antipathie envers Châtillon où elle ne se plaisait déjà pas (25), en la déci– dant à fixer sa résidence à Aymavilles et, après la mort de son cousin Georges de Challant, à s'établir à Issogne. Mais à propos d'anneaux, je vous rapporterai encore une vieille légende curieuse. « Le château des Challad auquel sera réservé la meilleure part sera celui de l'an– neau ", dit une ancienne prophétie. Pour comprendre cette phrase sybilline il faut savoir que chaque branche des Challanf arborait, sur la bande de sable de l'écusson, un

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