BASA

Académie Saint Anselme 227 artiste, soupirèrent et n'abordèrent plus ce suiet. Mais insensiblement l'idée avait fait son chemin dans leur es– prit et ils étaient trop sensibles tous deux, trop fins pour ne pas comprendre le tort immense qu'ils auraient causé à leur enfant en ne faisant pas l'impossible pour lui faire suivre cette carrière pour laquelle il montrait tant de dis– positions. Rien ne pressait, d'ailleurs, puisque Italo Mus allait encore à l'école. Lorsqu'il termina ses études sco– iaires, à 17 ans, après avoir bien pesé le pour et le con– tre, Eugène Mus accompagna son fils à Turin. On prit le train. C'était un événement et les valdôtains en bénéfi– ciaient, d'ailleurs, depuis quelques années à peine. Le jeune Italo fut conduit à l'Académie des Beaux-Arts, la fameuse « Académie Albertine " et, une fois inscrit, il prit pension chez des amis de ses parents, car l'institut na recevait pas d'internes. L'argent que la famille envoyait suffisait tout juste à payer les leçons, les pinceaux et les couleurs. Pour subsister, Italo fit des agrandissements pho– tcgraphiques, des portraits, des miniatures, toutes sortes de travaux qui, lui rapportant quelque argent, permirent de payer le gîte et le couvert. Ce sont là antiques coutu– mes dans le monde estudiantin, vieilles comme l'Univer– sité elle-même. Son séjour turinois dura deux ans, au bout desquels il dut revenir à Saint-Vincent, sa famille ne pouvant plus supporter la charge de la pension pourtant modique qu'elle lui versait mensuellement. Mais ces deux années furent fructueuses pour le jeune artiste. A l'Acadé– mie des Beaux-Arts, il avait des maîtres prestigieux, qui ont laissé un souvenir immortel de leur enseignement. ll::i avaient pour nom Giacomo Grosso, lui-même élève du célèbre Gastaldi. Il y avait encore Gaidano, OnnetE et Marchisio, professeurs à l'ancienne mode, académiques çeut-être, mais connaissant parfaitement leur affaire et distribuant un enseignement solide, fruit d'une tradition 18 • Acadllmle

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