BASA
11 Académie . Sàint · An6elme notre langue française chez nous et nous donnant une liste complète de tous les professeurs de français produits par la Vallé8 d'Aoste. Dans les temps passés, notre région était un pays de cul.. ture française ; partout les écriteaux, les plaques indicatri– ces, les enseignes, les annonces, les noms des rues, des pla~ ces, nous disaient que l'influence italienne avait laissé notre pays en dehors de ses atteintes. La plupart de nos journaux étaient rédigés dans l'idiome du terroir et tendaient à ali– menter dans le coeur des valdôtains la flamme du patrio– tisme ancestral. Avant la grande guerre et pendant la période néfaste du fPscisme, tous, prêtres et laïcs, libéraux et socialistes, cam– pagnards et professionnels, jeunes gens et vieillards, publi– cistes et versificateurs, tous les partis tenaient à parler, à cultiver leur langue millénaire, à lutter pour la sauvegarde Cie leur patrimoine ethnique. Le siècle dernier nous a offert une pleïade de savants, d'orateurs, de publicistes, d'avocats. <Je professeurs, d'hommes de lettres et d'hommes d'État qui furent de littérateurs français. Le souvenir des brillants plai– doyers de M. l'avocat Paris, lesquels remportaient presque toujours par la magie de leur forme française de véritables triomphes pour la cause de la justice, demeura longtemps vivant dans la mémoire de nos gens de robe et de nos cam– pagnards. L'Abbé Bonaventure Ducly piétrifiait de frayeur les masses par ses sermons dramatiques sur la mort et sur l'enfer. A la même époque, une autre voix s'affirmait avec la même puissance. Ducly avait renouvelé l'école de Bridai– nt:., le P. Laurent vint instaurer l'école de Bossuet, et cette méthode de l'enseignement religieux revêtant l'explication dogmatique et parénéÜque de toute la clarté et de toute la splendeur de la forme classique, obtint un tel succès d'en– tbousiasme non seulement en Vallée d'Aoste, mais dans les grandes villes de la France, que rarement l'on vit un ora– t('ur sacré suspendre à ses lèvres un plus superbe auditoire. Y a-t-il, à l'heure qui sonne, dans le jeune Clergé, lequel affecte un si pitoyable dédain pour la langue française, un S·'Ul pouvant se flatter d'aller sur les brisées non pas d'un P. Laurent, mais d'un devancier quelconque de cette époque glo·rieuse ? Nous avons, depuis belle lurette, publié une histofre ré– sümée des journaux valdôtains parus dans l'espace de 97
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