BASA

228 Académie Saint Anselmé séculaire. Pendant ces deux années il étudia les notions fondamentales du dessin : le dessin au trait, à main le– vée, d'imitation, apprenant les deux sortes de dessin : le dessin minute et le dessin à l'effet, ainsi que les lois qui régissent la composition. Ses moments libres, il les passait dans les riches musées de la « Pinacoteca " où sont ras– semblés les chefs-d'oeuvre de l'art classique de toute l'é– cole italienne et des maîtres étrangers ou bien au musée « Civico », temple de l'art contemporain. Il y pouvait ad– mirer, à l'époque, Fontanesi, Carena et l'illustre Delleani qui avait décidé de son avenir un lustre auparavant. Mais son plus qrand plaisir consistait à s'aventurer aux çrlentours de la capitale piémontaise, cherchant quelque endroit pittoresque à reproduire cl' après nature. Déià son tempérament personnel s'affermissait. Fréquentant peu le monde des artistes, se mêlant moins encore aux différen– tes tendances d'école qui, à l'époque, divisaient le monde de la 'pe·inture, il vivait seul, indépendant à l'extrême et farouchement jaloux de sa liberté: valdôtain, en somme, et profondément montagnard. De temps à autre, il traver– sait le Pô, gravissait le mont des Capucins et de là-haut contemplait la ligne neigeuse de ses Alpes natales avec une nostalgie sans cesse croissante. Les difficultés finan– cières de sa famille furent un excellent prétexte pour lu1 permettre de revenir parmi les siens. Turin était une vifle splendide, mais il avait laissé son âme à Saint-Vincent. A peine revenu, il continua de peindre, passant de s journées entières dans les hameaux du voisinage. .Il dé– couvrit alors tout un monde nouveau qu'il n'avait fait qu'entrevoir jusque là. Monde formé de scènes primitive's, nmves, mais pures : intérieurs paysans aux ustensiles de ménage fabriqués sur place et taillés dans le même bois qui avait servi à édifier la maison, bêtes domestiques qui sont toute la richesse du campagnard et dont il tire tout

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