BASA

Académie Saint Anselme XXVII ans. C'est une :histoire d'une richesse insoupçonnée, car nous avons compté et signalé 44 périodiques, depuis l'an 1840, dat~ à laquelle vit le jour « La Feuille d'Annonces », jusqu'en 1937. Sur 44 journaux, combien ont été rédigés en français? Ni plus ni moins que 37. Et ce qui en fait l'intérêt particulier, c'est que, pour la presque totalité, ils ont toujours été rédi– gés avec soin, avec dignité, avec élégance dans le sens exact de nos traditions. C'est là que nos politiciens, nos conteurs, nos historiens, nos poètes ont souvent publié le meilleur de leurs écrits. Une véritable anthologie. A l'heure qu'il est, combien avons-nous de journaux rédi– ges en langue française? « La Vallée d'Aoste », « Le Peuple Valdôtain », « Le Pays d'Aoste », « La Région » pour une bonne partie. Par-ci par-là on remarque quelques entrefi– lets dans « Le Corriere della Valle » et c'est tout ! La Vallée d'Aoste est submergée par les quotidiens, qui sont en lan– gue italienne. Quant aux quotidiens français, publiés en France, ils sont assez rares chez nous. Jusque dans les campa gnes, des parents prennent à t âche c1.e parler italien à leurs enfants. Nos nationalistes cocardiers ont de quoi tressaillir d'aise, mais ils n'ont pas du tout sujet de se rengorger. Il faut être bien galfâtres, bien an– douilles, très primitifs pour n'être pas encore arrivés à com– prendre que c'est ce particularisme seul de l'usage de la langue française qui nous a valu l'autonomie, que cette lan– gue est née sur notre sol, qu'elle nous a toujours été, nous est et nous sera toujours nécessaire, que c'est un honneur, une gloire pour la Région Valdôtaine d'avoir à sa disposi– tion deux langues. Si le français venait à disparaître, prenons en notre parti, c'en serait fait de notre privilège si envié et si enviable de l'autonomie ; tous les projets, toutes les mirobolantes pro– messe de la zone franche seraient d'ores et déjà voués à un échec certain. C'est un sénateur non valdôtain, le chef du groupe démochrétien du S é n a t qui a eu l' amabilité, l'exquise charité de rappeler cela naguère à des valdôtains. Quand comprendrons-nous la raison de nos intérêts les plus vulgaires '? Quant à ceux qui continuent à boycotter notre langue maternelle, qui est déjà et qui sera la source de tous les bien-êtres dont ils jouissent déjà et dont ils jouiront eux– mêmes, nous n'hésitons pas à les appeler des scélérats; l'é-

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