BASA

XXVIII Académie Saint Anselme pithète d'inconscients est à leur endroit un tenne trop a– douci, un euphémisme mal porté. Nous ne sommes pas des welches au point d'ignorer que le français est avec l'italien l'un des plus merveilleux idio– mes du monde, qu'il a une littérature des plus splendides, que depuis le Traité de Nimègne (années 1678 - 79) a eu l'honneur d'être la langue diplomatique de toutes les nations. Notons entre parenthèse que « le français se parle, l'italien se chante, l'allemand se crache, l'anglais se vomit ». Faut-il râbacher aux intellectuels italianisants que Dante, la plus haute expression de l'italianité, que son précepteur Brunetto Latin, ensuite Boccace, Pétrarque, connaissaient, aimaient, cultivaient la langue française, que le « plus ita- . lien des Saints et le plus saint des italiens» voulut substi– tuer le nom de François ou Français à celui de Jean qu'il avait reçu au baptême, par prédilection pour l'idiome d'ou– tremont ? Faut-il répéter aux Valdôtains ces paroles d'un des meilleurs littérateurs et poètes de notre terroir : « Le parfum dolent qui s'exhale des fleurs funéraires sur les ur– nes saintes de nos morts a l' âme du sol valdôtain et cette il.me sent le français. Perdre ce douce langage c'est perdre um: partie de l'air que nous respirons, le feu qui nous ré– chauffe, la pluie qui arrose nos champs ; c'est perdre au moral la poésie de la terre natale et le bien-être de notre existence; c'est perdre le plus inviolable et le plus sacré dei; héritages, les accents émouvants de nos pères, de nos mères » ? Et pourquoi n'ajouterais-je pas : les accents vi– b:ants d'enthousiasme patriotique de nos glorieuses milices gui ont protégé aux heures les plus sombres les boulevards de l'Italie et refoulé toutes seules combien d'invasions ? Tous les instituteurs et toutes les institutrices accomplis– sent-ils dignement leur tâche au sujet de l'enseignement du français? Bien des parents se plaignent de ce que quelques– uns parmi eux font trop cavalièrement litière de cet ensei– gnement. Le Conseil de la Vallée, et notamment l'Assessorat à l'Instruction Publique, fait généreusement tous les sacri– fices et pour procurer aux instituteurs et aux institutrices la connaissance de notre langue et pour leur en faciliter l'enseignement et pour les subventionner. Il n'est plus per– mis de faire fi de tous ces sacrifices. Nous ne cesserons è,e rebattre les oreilles avec nos excedantes turelures, car, quand il s'agit de la sauvegarde de l'idiome maternel, il y

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