BASA

Academie Saint Anselme XXXI M. Samuel Gerbaz naquit, il y a 65 ans, à Doues, où il eut ie bonheur d'avoir prés de son berceau un de ces anges de piété que le ciel montre rarement à la terre. C'est là, dans c:e foyer idéal, que l'enfant, appelé à une si haute perfec– ticn, puisa le germe précieux qui produira plus tard des fruits merveilleux de vertus. M. Gerbaz eut des parents exemplaires, qui donnèrent deux pères capucins à l'Église, deux admirables citoyens à la so– ciété, deux excellentes mères de famille. Ayant eu de si bons exemples sous les yeux, comment le jeune Samuel n'aurait– il pas ouvert son coeur aux salutaires impressions de la grâce ? Après qu'il eut achevé ses cours primaires dans son pays natal, ses parents n'eurent rien de plus à coeur ·que de confier l'éducation de cet enfant au Petit Séminaire, où il édifia constamment ses condisciples par une piété angélique et une application non commune à l'étude. Son rêve était le sacerdoce et ce n'a point du tout été sa faute s'il n'a pu gravir les marches de l'autel. Les suppôts de Satan, envieux comme l'esprit des ténébres, ne visent qu'à entraver le bien que les saintes âmes sont destinées à faire et, dans ce but, ils ne reculent pas devant les plus déplorables partialités. Le jeune homme choisit l'Université, puisqu'il avait le vent debout sur la voie du sacerdoce. Très intelligent, travailleur infatigable, il y était considéré comme un beau talent, un esprit d'élite; mais on disait mieux de lui, parce que son âme s'était conservée pure et l'incomparable reflet de son innocence brillait plus dans son sourire que toute la flamme de son esprit dans ses yeux. Il conquit avec un éclatant suc– ces son doctorat en histoire et en philosophie. Après s'être livré pendant quelque temps à l'enseignement. à la plus grande satisfaction de tous, il fut nommé provi– seur, preside, comme l'on dit en Italie, au Collège régional d'Aoste. Le choix ne pouvait être plus heureux. Aimé de tous les élèves parer. qu'il était bon, apprécié de ses collègues et subalternes parce qu'il avait une science solide, estimé de tous parce qu'il était un homme de poids et de conscience, r€Specté même des mécréants parce qu'il avait les énergies de la volonté et la fierté des convictions catholiques ; même les mauvais, les impies lui pardonnaient d'être bon, et, tout– bas, aux heures de remords, l'enviaient dans la paix de sa conscience et dans la ferveur de sa foi. Tous les jours, avant de se rendre à son poste, il recevait le pain des forts ; att

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