BASA
:XXXIÎ Â cadémie Saint Anselmè cas échéant, il servait les messes sans respect humain, avec la ferveur d'un lévite. Pour M. Gerbaz, la vie fut mêlée de miel et d'absinthe ; il connut les épreuves de cette vallée de larmes, mais son âme si bonne n'en reçut qu'un surcroît de mérites et de gloire. Tout homme de bonne foi, tout esprit sincère, à quelque opinion qu'il appartienne, ne pouvait pas ne pas s'incliner devant cet athlète du devoir, car il se dégage de la grandeur du caractère et de la fidélité aux convictions, accompagnée cl'une grande humilité, une puissance morale qui s'impose à tous. Un homme de cette taille aurait pu jouer un rôle de tout premier ordre dans l'administration de la chose publi– que, mais « ni"mis sortitus erat natura bona » pour se traî– ner dans ces basses plaines, toutes barrées de pièges et où glissent onduleux et perfides les serpents de la politique. Aussi non seulement n'avait-il pas d'ennemis, mais pas mê– me d'adversaires. Le sentiment délicat de l'honneur, sentiment de la vérité, de la justice, du dévouement, cette céleste passion des no– bles coeurs, se donnant sans mesure, M. le prof. Gerbaz l'a– vait au suprême degré. C'était un merveilleux manieur d'hom– mes. Avec son coeur, son talent séduisant de persuasion, il faisait concourir les volontés à la sienne. L'humilité était chez lui à l'avenant de ses qualités intellectuelles et morales. Ses funérailles furent au non plus splendides. Toutes les classes de la société y prirent part. Mgr. l'évêque l'honor& de sa présence ainsi qu'un grand nombre de prêtres ; M. l'assesseur à l'i. P. fit, au sortir de l'église, un magnifiquè éloge du défunt. C'est lui aussi qu'à l'Académie eut des pa– roles de si bons souvenirs à l'égard de ce professeur, de ce proviseur ou preside qui :rut un homme dans toute la force du terme. Ce que M. Berthet a dit dans la si touchante mé– lopée qu'il a entonné à son honneur, nous aurions voulu rèsumer dans les lignes que nous venons de tracer, mais c·'est mieux que tous goûtent le charme dans le discours qui er,t publié in extenso dans le présent Bulletin. * * M. le baron Jean Donna D'Oldenico voulut bien nous don– ner connaissance du magnifique discours qu'il avait pro– noncé devant une grande foule, à Fiéry (Champoluc), en la
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