BASA
Acad~ntle Saint Anselme visage spirituel de notre ami. Qu'il nous suffise de donner aux mo.ts leur sens véritable et entier. Monsieur le pro– fesseur Gerbaz était un homme d'un esprit supérieur, com– me il est rarement donné d'en rencontrer. Il était supérieur par la culture, une culture classique nourrie de tous les auteurs grecs et latins avec lesquels il vivait dans une studieuse familiarité. Il l'était par l'in– telligence, une des plus lumineuses qu'il m'ait été donné d'approcher. Philosophe, il en avait tiré, de cette science des principes, des causes et des êtrns, une éthique qu'il avait su marier avec sa profonde foi catholique. Elle était toute de douceur, de bonté et de charité, car c'était là sa philosophie: un amour dévorant pour son prochain. Amour d'autant plus fort qu'il le cachait davan– toge. On ne saura certainement jamais tout ce que mon– sieur Gerbaz a fait pour autrui, par charité chrétienne. Mais, tout de même, on en recueille bien quelques échos de çi de là. Depuis sa mort, il ne se passe pas de journée sans que jE· rencontre ou que je reçoive, à mon bureau, une per– sonne qui vient me révéler un trait caché de la bonté de cet homme admirable. Tantôt c'est un étudiant dont il a payé les études, tantôt c'est une famille qui a été sauvée du désespoir par ses soins. Cet homme passait sa vie 0 aider le prochain, non seulement en paroles et en conseils - et Dieu sait si les conseils d'un tel spécialiste des ques– tions humaines pouvaient à eux seuls être déjà fort pré– cieux 1 - mais encore en distribuant littéralement son traitement de proviseur aux autres, ne gardant que ce qu'il lui fallait pour vivre. Et tout cela, dans le plus strict « inco– .gnito », n'en parlant jamais. Si nous commençons à ap· prendre quelque chose, c'est, justement, comme je disais il y a un instant, parce que les langues commencent - je dis bien commencent à peine - à se délier et que
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=