BASA

12 . Académie Saint Anselme honte bien des États modernes... les Romains ne s'avisèrent même pas de proscrire les langues des pays conquis. Dans la Vallée d'AoPte, comme dans toute la Gaule, la savant idiome introduit par les Romains, et amalgamé avec le celtique, s'altéra avec le temps et se transforma en un langage nouveau, qui, vers le va siècle, avait déià ses caractères distincts. Quoi qu'en disent certains philo– logues et historiens, c'est avant le vre siècle que le latin commença à déchoir irrémédiablement. Lorsque St. Hilaire de Poitiers, St. Martin de Tours, St. Rémy, et un peu plus tard St. Denis, évangélisèrent notre Vallée au rve siècle, ie celtique des Salasses se trouvait déià tellement allié, amalgamé avec le latin populaire qu'il était devenu ce « sermo plebeus » ou « rusticus" d'où devait sortir la lan– gue Romane, puis les la ngues d'oc et d'oïl, puis nombre de dialectes, le francien surtout de l'Ile de France, qui aura l'honneur d'enfanter la belle langue française. L'introduction au rve siècle des termes barbares qui s'étaient pour ainsi dire latinisés avait rendu les locu– tions rudes ; la grammaire elle - même en avait ressenti un fatal contrecoup au point que Grégoire de Tours, é– crivant sur la Gloire des Confesseurs, faisait cette cons– tatation très significative : « Sœpius pro masculinis fœmi– " nea, pro fœminis neutra, et pro neutra masculina corn– « mutas ; ipsasque prœpositiones loco debito plerumque « non locas, nam pro ablativis accusativa et rursum 'pro « accusativis ablativa ponis ». Par l'introduction des prépositions de, à et des arti– cles, laltération des désinences dans les différents cas. (lJ On présume que les habitants de Cogne soient les de– scendants des Salasses ; ils portent en effet dans leurs traits toutes les empreintes des races orientales, notamment chi– noises et japonaises.

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