BASA

Académie Saint Anseime 15 tructions étranges avaient déià singulièrement altéré le latin populaire, pendant la période Gallo-Romaine; l'in– vasion des Burgondes en avait accéléré, dès le ve siècle, ;a décomposition. «Parlé par nos ancêtres, qui ne gar– " daient dans chaque· mot que la syllabe accentuée et lais– « saient tomber les finales, ce latin prit une physionomie «nouvelle et devînt le roman». Chez nous, comme danf l'ancienne Gauie, les mots latins se transformèrent ainsi que la syntaxe ; les six cas se réduisirent à deux, l'un pour le sujet, l'autre pour le complément direct, et qui, au Xi~ siècle, finirent par se confondre; la conjugaison elle aussi se modifia; la proposition infinitive tomba en désuétude. Gaston Paris a: pu dire: "Le français n'est autre chose « qu'une des formes du latin vulgaire, et les fils des Gau– « lois parlent, depuis 18 siècles, une langue formée aux « bords du Tibre '" Faisons observer que de toutes les lc ngues néo-latines, le français est celle qui a le plus con– servé i'orthographe du latin. Les Valdôtains sont aussi les fils des Gaulois et ils ont toujors fait partie de la gran– de famille celtique sur laquelle sont passées les deux grandes civilisations romaine et bourguignonne. «Du ve « siècle, dit le chan. Frutaz, on constate la coexistence du «latin dénaturé, du roman qui se l'assimile, du francien «qui s'affirme et du bourguignon qui disparaît dans le « nouveau dialecte... La prédication chrétienne avait ef– « facé les 2/3 des mots celtiques, mais ceux-ci reparurent « dans les vallées reculées. Les mots burgondes les plus " usuels, ceux des Goths, des Francs s'introduisirent dans « les désinences latines ; puis ces désinences furent sup– « primées'" Depuis le V• siècle, la Vallée d'Aoste subit l'influence du royaume de Bourgogne, puis de la Savoie, enfin de la Suisse Romande. Notre législation, après no– tre langue, comme du reste celle de la Savoie et de la Suisse Romande, fut bourguignonne et fondée sur les Lois Gombettes jusqu'à la promulgation du Coutumier.