BASA

IS Âcaèl~mie Saint Ànselme CHAPITRE IV Formation du français valdôtain Mgr. Duc veut que le français, formé des idiomes cel– tiques et gaulois et de .la langue latine, ait commencé à se dessiner chez nous dès le temps de Charlemagne, dont la domination s'étendait sur la Vallée d'Aoste. Nous noua mscrivons en faux contre cette assertion. Depuis le va siècle jusqu'à la fin du x e, c'est le roman, langage bi– zarre, informe, né de la décomposition du latin par l'a– malgame germanique avec le celtique, qui s'affirme et est usité; le roman ne se francise qu'au XIe siècle; alors seulement il perde le double cas des déclinaisons latines, ses étrangers désinences, ses inversions, pour commen– cer à prendre l'article, des adjectifs demonstratifs latins « ille, illa, illos », les prépositions et la phonétique et la construction directe, propres au français. Du reste, qui ne sait que la "Cantilène de S.te Eulalie» du xe siècle, et la ., Vie de St. Alexis » du XIe siècle sont encore en roman, et que la race franque au IXe siècle n'était pas encore «constituée dans son unité»? C'est de Charle– magne seulement que « doulce France » est née. Cepen– dant, le roman s'était déià avant le XI• siècle divisé en deux dialectes ou langues: celle d'oïl pour le Nord de la France, et celle d'oc pour le midi. La première engendra plusieurs dialectes, entre autres le francien de l'Ile de France et le picard; le francien devra fournir les éléments constitutifs de la langue française. Le picard fournira au français le c dur, le francien le ch; ainsi camp vient du picard et champ du francien. Au xm~ siècle, la langue d'oïl de l'Ile de France, par suite d'événements politiques, l'emporta sur la sonore et harmonieuse langue d'oc, qui pourtant ne disparut pofnt,

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