BASA
20 Académie Sciint Anselme CHAPITRE VI Le patois valdôtain C'est à partir du xe siècle que le patois bourguignon se transforme peu à peu chez nous pour donner naissance à notre patois valdôtain, tout à fait propre à notre con– trée au XIII9 siècle. Mais ce patois valdôtain reste très proche parent des patois transalpins et notamment de ceux de la Savoie et de la Suisse romande. Entre eux, les analogies sont frappantes. « Il est admis, a écrit Mgr. Duc, que le patois valdô– « tain, savoyard et valaisan, est uii. des éléments coéffi– " dents de la langue française et est lui-même un corn– " posé de celtique, de latin, de bourguignon, de français «et de provençal...». Par contre, si notre patois a été un des coéfficients du français, il a hérité à son tour d'un grand nombre de construction et de termes du français àu XIV 0 , XV 0 , XVIe siècles... Et, chose vraiment digne de remarque, le français de la Vallée d'Aoste et celui de ia Savoie s'est conservé essentiellement classique com– me le français de la France du XVII 0 siècle. L'école ro– m.antique, parnassienne, etc., n'a pas eu de prise chez nous. Donc, de nombreux termes de l'ancien français se retrouvent identiques dans notre patois, et sont parvenus jusqu'à nous sans altérations. Ce sont ceux en usage cians les provinces qui ont fait partie du troisième Royau– me de Bourgogne. M. le Chan. Frutaz a fort bien démontré, dans sa bro– chure «Les origines de la langue française dans la Vallée d'Aoste», que le français, par sa formation naturelle, lente et progressive dans notre pays, avec les transfor– mations politiques qui ont suivi l'ancien Royaume de Bourgogne, s'est acquis, chez nous, droit de cité et qu'il
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