BASA

24 Académie Saint Anselme remarque d'une extrême justesse: «Les éléments des lan– gues correspondent aux éléments des races"· Jusque vers la moitié du xvre siècle, toutes les ordonnan– ces administratives, les correspondances épistolaires des iettrés, les sentences judiciaires, les actes notariés, tout É:tait rédigé en latin, mais en un latin, surtout pour les actes, si corrompu, :ivec des fioritures de termes si baro · ques, si dialectaux, qu'on ne le peut guère interpréter sans le secours de Du Cange. Cependant il ne faut pas s'imaginer qu'à cette époque le latin classique ne fût pas enseigné dans les écoles... tant s'en fm1t ! Mais les officiers civils, dans leurs actes, devaient se servir de celui qui était le plus intelligible au !='euple. La langue parlée, sans règles fixes encore, ne s'é– crivait pas facilement. Au siècle même d' Humbert-aux– Blanches-Mains, St. Anselme adressa une lettre à son ne– veu Anselme pour l'inciter à l'étude du latin. Cela implique que le roman était le langage courant, usité dans toutes les classes de la Société. Nos chartes de 1010, 1025, 1032, 1040, etc., rédigées au nom du premier prince de Savoie, quand il était déjà vicomte, puis comte d'Aoste, ont la même tournure, les nêmes formules, que dis-je l la même patronymie et la même toponymie que les documents similaires de la Sa– voie, de la Suisse romande, de la Franche-Comté, du Dau– phiné. «Tous ces noms affectent une forme française et "accusent, par conséquent, une origine française». "La «meilleure démonstration, a écrit le savant professeur J. "Brocherel, que notre parler se différencie des dialectes « nord-italiens et se rapproche au contraire des idiomes « transalpins, nous la trouvons dans la nomenclature to·· « pographique et rurale. Il suffit de comparer les cartes « de la Suisse romande, de la Savoie et de la Vallée «d'Aoste, pour constater que la désignation des acciden– « talités des montagnes, des cours d'eau, de la viabilité

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=