BASA

28 Académie Saint Anselme côté de l'occident, en emportant avec elles les précieux restes de la civilisation et de l'art païens... Quel enthousiasme nos écrivains et nos artistes, encore è.ans leur première enfance, témoignèrent pour ces chefs– d'oeuvre de Rome et d'Athènes! Horace, Sophocle, Virgile, Homère, Cicéron furent tout à coup reproduits et reconnus comme les seuls maîtres, et lorsque dans cet entretemps l'imprimerie eut jeté à foison dans la circulation les oeu– vres des latins et des grecs, notre littérature fut tout en– tière soumise à l'esprit d'imitation. Cependant la Savoie et la Vallée d'Aoste ne se mettront que plus tard à la re– morque des auteurs latins et grecs. De là, cette saveur originale, ce souffle moyennageux qui distinguent la lit– térature valdôtaine au XIVe et XV 0 siècles. CHAPITRE IX Le français en Vallée d'Aoste depuis le x1vme siècle A pmtir du XIVe siècle la langue française eut chez nous un cachet propre comme dans les autres régions de la Sa– voie et de ia Suisse romande. A cette époque, les trou– vères vagabonds et les troubadours cl' Aix en Province et de Toulon, après avoir promené leurs chants, leurs guita– res et leurs douces violes à travers le Piémont et la Lom– bardie, venaient c:harmer les loisirs de nos familles féoda– les par les romans de la Chevalerie, les chansons de ges– tes, les ballades, les lais et les virelais, tout débordants de grâce, de fraîcheur et de coloris. Sur un graffite, retrouvé, il y a quelque cinquante ans, sur l'un des murs du château de Quart, on a pu déchiffrer

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