BASA

Académie Saint Anselme 31 avait prêtée dans plusieurs combats, notre Vallée conti– nua à être consi'.:lérée comme un État à part avec des caractères dist\ncts des autres régions italiennes et même piémontaises. Qu'on en juge par cet Édit de Charles II (3 juin 1534): « Ducatum nostrum Augustanum cum omni illius Valle « et patria, ab immemorabili tempora, fui sse et esse de « ressortio dominioque ac dictione patriëe nostrëe Sabau– " diëe Cismontanëe a Ponte Sm1cti Martini citra, et non Ita– « lici seu Pedemontani ». Lorsque Victor Amédée II ceignit la couronne royale e t, déjà auparavant, lorsque nos souverains avaient perdu. par le traité de Lyon, la Bresse, le Bugey et le pays de Gex (1601), et, plus tard, les cantons Suisses, la Savoie, la contrée Va ldôtaine demeura toujours intramontaine au point de vue de ses usages et de sa langue. En 1427, l'archevêque de Tarentaise, Jean de Bertrand II, dans sa visite canonique qu'il fit à notre église cathédrale, prêcha en français. Si, au XVe siècle, les actes officiels et les ordonnances étaient encore rédigés en latin, le mandier devait les tra– duire e t les publier en français, à l'issue de la messe. Vers 1500, une grande « Eschole » fut établie à Aoste, pour permettre aux instituteurs ruraux d'apprendre cor.– venablement la langue maternelle. Pendant l'hiver, de nombreux pédagogues, formés à la grande « Eschole » d'Aoste, franchissaient les Alpes pour aller enseigner la lecture, l'écriture, la grammaire française et, parfois ]a grammaire latine, aux populations savoyardes. Dans les centres de quelque importance, les curés remplissaient le rôle de magisters publics avec d'heureux succès. Le pre– mier document publié en français dans notre Duché c'est le décret du 26 janvier 1531 par lequel le duc Charles II demande aux Valdôtains de lui dresser par écrit leurs doléances et leurs réclamations... « Pour aulcun abuz qua-

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