BASA
Acad~mie Saint Ànselmé Paris, Chevalier, Tercinod, dont la parole française triom– phait avec éclat dans nos prétoires. Est-ce en 1880 ou en 1882 ?, le Président du Tribunal Oberty, ayant invité nos avocats et nos procureurs à se servir de l'italien dans leurs harangues et leurs écrits, se heurta à des protestations virulentes et unanimes. L'avocat Victor Rosset et le procureur Claude Galeazzo ne se firent point faute de signifier à M. le Président, au nom de leur crdre respectif, que cette innovation était un outrage à leurs droits et à leurs traditions consacrées par les siècles. Cependant, au bout d'une année, quelques membres d11 barreau, parmi les p lus jeunes, jugèrent à propos de flé– chir ou du moins de condescendre. L'avocat Désiré Lucat commença à adopter l'idiome de Dante au Tribunal ; É– àouard Favre et Auguste Darbelley se mirent à sa re– morque, tandis que les doyens, surtout Victor Rosset, ne se résolurent pàs de sitôt à capituler. Entre les années 1886 et 1887, la langue française disparut complètement des ambiances judiciaires. J'ai signalé d'une manière objective ces oppositions e: ces résistences de nos hommes de loi en m'abstenant de tout commentaire. Tout en reconnaissant que l'adoption de la langue nationale s 'imposait dans nos Forums pour se faire comprendre des magistrats ignares de notre langage st ne pers préjudicier de ce fait aux intérêts des clients. je ne puis e t nul observateur ne peut dissimuler que, de– puis la proscription trop systématique du français, les harangues de nos plus brillants défenseurs n'eurent plus cette allure solennelle, cette sonorité de l'accent, ce na– turel de l'élocution qui auréolèrent d'une incomparable g loire les noms de nos anciens juristes et pénalistes. Nul doute que nos avocats et nos professionnels indi– gènes n'aient réussi, dans le passé, et ne parviennent en– core maintenant à écrire la langue italienne aussi bien que les plus fins lettrés de la Toscane, mais leur gosier
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