BASA

Académie Saint Anselme et leur oreille sont-ils vraiment façonnés à une pronon– ciation italienne correcte ou au moins agréable? Leur phrase jaillit-elle toujours spontanée, comme la flèche part de l'arc, sans effort, et d'un seul jet?... Cette remarque du Prof. Brocherel vient ici fort à propos : « Les philologues, dit-il, qui, en se référant aux débris « jalonnés le long des siècles, ont pu remonter à la source « des langues, conviennent tous que le fil conducteur qui « les a guidés à travers le fourré des dialectes c'est la «phonétique, le timbre des sons et le rythme de la pro· « nonciation, qui sont les 9léments les plus durables du « langage, et grâce auxquels, après en avoir précisé le~ « lois, les savants ont pu procéder à une classification ra– « tionnelle des langues éteintes et vivantes... Eh bien 1 tous « les postulats de la phonétique s'accordent à déterminer « la corrélation intime des patois valdôtains avec la lan· « gue française. D'après le principe de la persistance du «son que l'ouïe perçoit avec plus de précision, et d'après « la loi instinctive du moindre effort, les Valdôtains ap– « prennent et refr:mnent avec plus de facilité la langue « française que la langue italienne uniquement parce que «la première répond à une tradition phonétique acquise, « tandis que pour la seconde ils doivent entraîner le gosier «et l'oreille afin de les former à une prononciation cor– « recte... "· C'est pour cette raison décisive que nos Souverains nous ont à maintes reprises imposé la langue française non seulement pour les actes publics, mais pour les plaidoyers. Nous savons déjà en quel idiome la cour de Savoie par– lait depuis les temps les plus réculés. La Lettre de Char– les II, en 1516, notifiant au chapitre de la Cathédrale la nomination de Mgr. Berrutti à l'évêché d'Aoste, est en français. C'est en cette langue que le Duc Charles écrivit, le 28 février 1513, au Bailli du Duché. Les lettres adressées en 1558 par Emmanuel-Philibert à Mgr. l'évêque Bobba,

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=