BASA

Académie Sa1nt Anselme italien pourtant d'origine et de langue, ne sont pas en ita– iien. Lorsque Charles-Albert, et plus tard Humbert I•r, venaient respirer l'air pur de nos montagnes, ils se faisaient un vrai délice de causer familièrement en français avec leurs plus fidèles sujets, les Valdôtains. Nous nous rappelons, non sans un légitime orgueil, le geste très significatif de l'inoubliable Humbert I•r en 1886. A son arrivée à Chà- 1illon, toute la Municipalité, suivie de la population pres– que au complet, était accourue au devant de son souve– rain, comme pour accomplir un rite séculaire ; le maire de l'endroit entonne son dithyrambe en langue italienne, mais S. M. l'arrête aussitôt: «Te désire tant que vous me parliez dans le beau langage de votre pays 1 », et le maire se voit obligé de traduire son discours en français ... Qui ne sait que la reine Marguerite tenait à répondre presque invariablement en notre langue maternelle aux compliments de bienvenue que nos autorités lui adres– saient? S'étant un jour arrêtée à la gare de C. .., le syndic local crut à propos de lui rendre ses hommages en italien . lo reine le remercia en français . N'était-ce pas nous signifier: «Ne rougissez pas, Valdô– « tains, de votre langue qui est aussi ma langue ; ne vous «imaginez pas que je l'ignore et la dédaigne 1 ». C'est aussi un titre de gloire pour nous de pouvoir nous vanter que S. M. Victor - Emmanuel III, S. A. R. le, Prince àu Piémont, S. A. R. le Duc d'Aoste, tous les augustes per– sonnages vivants de la Maison de Savoie, loin d 'avoir renié la langue de leurs aïeux, la cultivent, la parlent cvec amour, professent à son endroit un souverain respect.. Au reste, quel est le monarque, le gouvernant, le diplo– mate de l'Ancien et du Nouveau Continent, qui ne tienne à honneur, depuis bientôt trois siècles, c'est-à-dire depuis le fameux Congrès de Nimègue, de manier la langue qui a constamment présidé à tous les traités internationaux, à

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