BASA

38 Acad~mie Saint Anselmè tous les actes diplomatiques de quelque importance, à tou– tes les déclarations de guerre et les conventions de paix? Nous savons que le précepteur de Dante, Brunetto Latini, e t François d'.Assise - « il più santo degli italiani e il più italiano dei santi " - avaient un culte de prédilection pour l'idiome le plus clair, le plus limpide, le plus doux et le plus «délectable» de l'Europe. D'où le nom de Fran çois ou Français adopté spontanément par le patriarche d'Assise. Le prince de la poésie italienne n'a pas jugé indigne de son impérissable italianité d'apprendre la parleure d'ou– tremont. D'ailleurs, quel moyen plus e.fficace pour perfec· tionner le génie de la langue nationale quand on peut en comparer le.s chefs-d'oeuvre oves les productions similai– res de la langue-soeur pour en faire ressortir les ressem– blances, les différences, les caractéristiques ou le génie propre à chacune, en même temps que les idiotismes et les formes spéciales de la phrase ? Voilà pourquoi au XVI 0 siècle la France littéraire s'est mise à l'école de l'Ita– lie. Voilà pourquoi Goldoni commença par composer en français ses Mémoires et nombre de comédies dont se sont servis les grands comiques français. Les italiens, à leur tour, n'ont pas fait litière des comédies et de tant de chefs– d'oeuvre de la France. Depuis quand les écrivains valdôtains ont-ils produits des ouvrages français - oui, français ! -=- appréciables et vraiment appréciés ? Depuis que la langue italienne, in– troduite dans l'enseignement primaire et secondaire, sur les in stances réitérées de nos notabilités, a marché de pair avec la culture française·. A quoi bon le dissimuler... ? rien ne favorise autant le développement d'une langue litté– raire que l'étude et la notion des analogies et des con– trastes qui existent entre elle et une autre issue de la même souche. Aussi, quand le français sera oblitéré chez nous - quod absit 1 -, quand à côté de l'italien, il n'y

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