BASA

40 Académie Saint Anselme eux les deux pères Chérubin, qui entraînèrent, par leurs prédications b ien françaises, nos masses populaires qu'a– vait remuées au passage, en 1402, St. Vincent Ferrier. En 1400, notre évêque P. de Sonnaz, savoyard d'origine, ins·· tmisait en français ses diocésains ; ses successeurs sur le s~ège épiscopal d'Aoste, N.N.S. Moriset, Ginod, Jean de Frangins, Antoine et François de Prez, firent de même. Da ns le synode de 1533, Mgr. Gazin, italien pourtant, prescrivit la langue française dans la prédication ; Mgr Ferreri, prélat italien aussi, ne se départit pas de l'exem– ple de ses prédécesseurs : il prêcha e n français le Ca– rême à la cathédrale en 1597. Il va sans dire que dans toutes les pmoisses de la Vallée, les injonctions épisco– pales furent toujours observées. Maintenant encore, h ormis à Pont-St-Martin e t à Verrès, p euplés d 'éléments étran– gers à la Vallée d'Aoste, presque partout le peuple val– dôtain indigène entend mieux la langue maternelle, parce qu 'elle se rapproche davantage de leur patois franco– bourguignon-provençal. Du reste, les villégiateurs, qui, de toutes les parties de l'Italie, viennent à la saison estivale séjourner dans se salubre et délicieux «eldorado » des Alpes, ne p euvent s'empêcher de savourer et d'admirer les instruction si solides, si touchantes, si instructives de nos prêtres de campagne. La v ille d'Aoste n'a jamais manqué à aucune époque d'orateurs sacrés d'incontesta– ble valeur. (1) Depuis le commencement du XIVe siècle jusqu'en 1867, tous n os évêques nous sont venus de la Savoie et quel– ques-uns du Piémont. Tous, quelle que fût leur origine, ont pris à tâche et, pour cause, le maintien de notre lan– gue. Dans une Ordonnance du 18 mars 1666, Mgr Bailly, (1) Toutefois il est infiniment regrettable que le fran çais ait déserté toutes nos chaires chrétiennes à cinq ou six ex– ceptions près.

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