BASA
Académie Saint Anselme 47 h8me légendaire, à toute épreuve. « Aosta è italiana al mille per mille», disait hypocritement le Duce; mais com– ment pouvait-on ajouter foi à ses boniments imbéciles ? La langue d'un peuple étant sacrée, inviolable comme sa pensée, son caractère, ses souvenirs, ses traditions, su vie, que dis-je ! inhérente, consubstantielle à ce peu– ple, un peuple ne peut répudier sa langue, « senza rinun– ziare a troppa parte di sè », comme l'affirmait très sen– sément l'illustre Arturo Graf, professeur de lettres ita– liennes à l'Université de Turin. Et il ajoutait, ce profond penseur: «Si puo essere pessimo Italiano parlando la « lingua Haliana e ottimo Italiano parlando il francese ». Les Valdôtains se trouvent-ils dans le premier ou le se– cond cas ? Se sont-ils montrés les pires ou les meilleurs c:ies Italiens? Neuf siècles répondent en leur faveur. Le Canadà, quoique conquis depuis belle lurette par la Grande, Bretagne, veut par fas et par nefas donner sa préférence à l'idiome de son passé : le français. L'Angleterre, la florissante He lvétie, la Belgique. ont fait justice de cette grave erreur de l'identification de la langue et d'un patriotisme mal éclairé ; eiles se sont mi– ses à la hauteur de la civilisation, l'une en parifiant, pen– àant longtemps, l'enseignement de la langue italienne à celui de la langue anglaise dans l'île de Malte, l'autre en professant le respect le plus sacré pour les caractères ('thniques de ses vingt-deux cantons, la plupart différents de langues et de races. Quant à la Belgique, elle a tou– jours favorisé aussi bien la culture flamande que la française, démontrant par là, que le facteur linguistique est un signe de la civilisation d'une nation et non pas un principe de nationalité. S. E. Mussolini n'a pas im– prouvé cet axiome lorsqu'il faisait cette noble déclara– tion à une commission valdôtaine députée auprès de lui: «Je préfère de beaucoup un peuple maniant deux lan– « gues à celui qui n'en parle qu'une>.
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