BASA
Académie Saint Anselme XIII plus complètement le chant archaïque de l'Eglise avec la mo– derne polyphonie sacrée. Et ce qu'il y a d'étonnant c'est que cette fusion se soit opérée chez un musicien italo-américain, qui est censé épris de la tradition humaniste remise à la mo– . de de nos jours dans le monde. Cette fusion de l' esprit grégorien avec la musique cultu– relle moderne nous fait espérer de voir surgir et fleurir dans le nouveau monde une école musicale chrétienne catholique .qui s' inspire de l'austérité de l'église primitive. Pierre Alexandre Yon disparut de la scène de ce monde au moment où la guerre faisait rage. Il s'éteignit avec l'amère douleur de n'avoir pu revoir sa terre natale, cette terre qui lui évoquait les plus doux souvenirs et qui abritait les dépouil– les de sa mère. Il laissait là des amis bien chers qU'il avait accueillis avec tant de cordialité dans son élégant et confor– table « ciabot » de Trovinasse, où ils s'étaient livrés à de joyeuses parties de montain golf. Après avoir moissonné tant de lauriers dans la lointaine . Amérique, sa plus grande jouissance était de revenir, tous les étés, dans sa terre natale, pour se retrouver lui-même. Il y revenait sans pose mais « comme un seigneur de bonne race, .sincère et cordial dans les manières, un de ces types que la terre piémontaise a produit souvent dans son sein». Il avait plus d'un trait de ressemblance avec Constantin Nigra non .seulement dans sa figure de blond aristocrate mais aussi dans . son amour intense des choses de chez nous. Il faisait vibrer dans ses instruments les émouvantes harmonies des chansons populaires de la même manière que Constantin Nigra les faisait jaillir de ses oeuvres littéraires. Et ces harmonies de la ·terre natale qui résonnaient sans cesse à ses oreilles, ses 0 amis les retrouvaient tous les étés sur les pentes de ces mon– tagnes qui servent de portails à la Vallée d'Aoste. A Settimo Vittone Yon procurait des mulets pour le trans– port des personnes qui n'avaient pas de solides jarrets, jus– qu'aux 1375 m. de Trovinasse le long du versant valdôtain du Mombarone. Combien de personnages le bon « Pierin » n'a-t-il pas accompagné avec ses mulets jusqu'à ses hau– teurs ; au retour il y avait pour les dames un service de gros traîneaux qui devalaient sur l'abrupte route muletière ..avec des cahotements certes pas très commodes.
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