BASA

Académie Saint Anselme XV l'éducation purent être mises à l'abri des ravages de la bar– barie, et recevoir tous les développements qui convenaient à une société catholique et militaire. Toutes les règles monas– tiques s'accordaient à prescrire l' étude et l'enseignement -aux· re ligieux. Une règle écrite, un siècle environ après S. Benoît, par un solitaire inconnu, obligeait les moines à se livrer à l'étude jusqu'à l'âge de 50 ans. Si l'on voulait énumérer les principaux centres d'études d' il y a 10, 11 siècles, il faudrait nommer toutes les grandes abbayes, car toutes formaient, dès lors, de vastes maisons · d' étude, non moins fréquentées par les enfants des serfs et des pauvres que par ceux de la noblesse et des hommes li– br es. Un concile de Mayence avait ordonné que tous les en– fants seraient conduits soit aux écoles des monastères, soit à celles de leurs prêtres pour y apprendre les rudiments des sciences et des lettres. Ce n'étaient pas seulement aux fu– turs habitants du cloître, mais à tous les enfants chrétiens, en général, que les moines ouvrirent leurs portes et accor– daient le bienfait de l'instruction. Aussi, l'histoire considère– t-elle le monastère comme une école dont l'importance varie avec celle du couvent, où les sciences et les lettres profanes sont enseignées, aussi bien que la théologie et les sciences sacrées. Les évêques sortis de l'ordre monastique continuaient, dans leurs diocèses, la pratique de l'enseignement public. Qu'on parcoure l'histoire très importante du moine Richer et qu'on dise si l'enseignement et les productions littéraires et scien– tifiques des monastères du X• et XI• siècles n'indiquent pas un développement de culture intellectuelle tout à fait incom– patible avec l'idée que l' aveugle ignorance des modernes a rendue stupidement populaire sur la nuit du moyen âge. Qui ne sait que si les Bénédictins n'avaient eu soin de transcrire les manuscrits épars de l'antiquité, nous ne con– naîtrions ni les chefs-d'oeuvre de Homère, de Pindare, d'A ris– tote, d'Euripide, de Tucidide, ni les oeuvres non moins splen– dides de Virgile, d'Ovide, de Catulle, d'Horace, de Ciceron, de Tacite, de Salluste, de Tite Live, etc. etc. ? Tous les religieux s'associaient aussi à la grande famille des agriculteurs pour travailler aux champs et enseignaient les meilleures méthodes pour faire fructifier la terre. Mais il n'y a rien, peut-être, qui démontre mieux combien l'oeuvre de l'éducation et de l'instruction s'était identifiée·

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