BASA
XVIII Académie Saint Anselme Séance du 31 Juillet 1958 Notre Compagnie a eu la douleur de perdre, au commen– cement du mois de mai, un membre des plus marquants : M. l'Abbé Auguste Petigat, qui a rendu les plus grands services à l'émigration valdôtaine. M. le Chan. Consol s'est fait, dans cette séance, l'écho de nos regrets unanimes en silhouettant cette remarquable figure. Personne mieux que lui ne pouvait rendre hommage aux grandes qualités de notre collègue et témoigner du labeur écrasant, de l'énergie persévérante, et du dévouement sans bornes qu'il mit au service de ses con– citoyens émigrés. L'émotion profonde causée par cette mort sur venue aussitôt après la célébration à Villeneuve de sa mes– se d'or, la foule recueillie accourue de toutes parts, même de Paris, vour l'accompagner au champs du repos, ont per– mis de m esurer le vide que laisse son décès dans les rangs des émigrés. Aussi n' est-ce pas sans raison que M. le Chan. Consol a eu soin de nous dire : « Le temps travaille chaque jour en faveur de la réputation et du bon souvenir de M. l' Abbé Pe– tigat ». En effet, au début, son oeuvre a été très incomprise, pour ne pas dire vilipendée. On s'est assez étonné de le voir quitter le diocèse pour entreprendre l'oeuvre, jusqu'alors in– connue, de l'assistance des émigrés. Que voulez-vous! A tous il n'était pas donné de saisir l' importance du problème de l'émigration. Il fallait pour cela avoir l'envergure d'un Sca– labrini, d'un Bonomelli. Ceux-là - mêmes qui n'avaient pas épargné sur le compte de l'Abbé Petigat les plus malveillantes critiques, s'aperçoi– vent maintenant que son oeuvre, même au point de vue spi– rituel, n'a point du tout été inutile. Pour résoudre le grand problème de l'Emigration et pour apporter à tous les Valdôtains disséminés sur tous les rivages du monde, à tous ceux « qui rêvent au doux recoin natal et dont tant de foyers pleurent la longue absence », le parfum de leur sol alpestre et de leur foyer familial, M. Petigat créa, au prix de mille sacrifices, « L'Echo de la Vallée d' Aoste» et plus tard « La Vallée d'Aoste». Là, toutes les plumes, les plus élégantes comme les plus frustes, s'exercèrent. A Paris, il fournit à nos frères lointains tous les moyens de ne pas oublier le Dieu de leur enfance de sorte que, grâce à son
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