BASA

La question de notre langue a fait déjà un grand pas vers sa solution définitive. C'est là un beau succès, et la gloire en rejaillit sur l ' autorité régionale, qui a fait preuve d'une admirable fermeté et constance, et aussi sur notre gouvernement démo-chrétien qui a su comprendre nos arguments et nos faits en nous octroyant l'autonomie et en reconnai ssant nos droit s linguistiques. Ni les parlementaires lihéraux , ni les communistes, ni les socialistes n'ont voté en faveur de nos revendica– tions régionalistes et ethniques. Peut- être, à l'heure qu'il est, y aura-t-il en Vallée d'Aoste quelques progressistes tout disposés à prendre fait e t cause pour la sauvegarde de notre patrimoine lingui stique , dans le but surtout de prendre le contrepied des nationalistes incorrigibles et farouches. Malheureusement l'ivraie s'est mêlée parmi ceux qui devraient au moin s respecter nos caractères ethniques. En 1883 , les Valdôtains avaient concentré tous leurs efforts sur deux points principaux: enseignement du françai s dans les écoles primaires ; pour le collège em– ploi de cette langue, comme langue instrumentale , dans les trois premières classes du gymnase et un cours libre de langue ou de littérature française dans les autres classes. Quant au premier point, il ne laissait rien à désirer , mais aurions-nous pu en dire autant du second ? Disons tout de suite que ce système déjà très déplo– rable devait aboutir à quelque chose de pitoyable. Il n'y avait pas un demi siècle, les Jésuites avaient porté notre Collège à un degré de splendeur inouïe ; en 1883, le Collège était non pas en Mcadence, mais à l'agonie.

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