BASA

NOTRE LANGUE FRANÇAIS E 53 d ' oublier le peu qu'ils avaient pu apprendre en fait d ' orthologie , de morphologie e t de syntaxe . Je me sui s laissé dire qu ' à Ja troi sième classe gym– nasiale le professeur de français n e se bornait qu 'à en– seigner Jes analyses grammaticales e t logiques qu'au– raient dû déjà connaître les élèves de 4me et Sme pri– maires. Le ma] était pire qu ' on n ' aurait pu le supposer. Il y avait plus : le français employé exclusivement comme langue instrumentale dan s les premières classes du CoJ– lège e t l'italien exclusivement employé dans les classes supérie ures entraînai ent naturellement les élèves à les confondre l ' un avec l 'autre , de sorte que le françai s é tait plein d 'italiani sme;;, tandi s que l 'italien était entre– lardé de gallicismes. L ' obser vation la plus superficielle démontre à satiété ce qu e je vien s de dire. Un cours de grammaire comparée obligatoire pour les cla sses supé ri eures du gymnase e t du l ycée aurait fait et f erait peut-être encore de no" jours éviter un écueil si fun este à tant de jeunes gens qui se présentaient alors et Fe présentent encore de no s jours a ux examens de licence l ycéale . Quels professeurs de français pourra-t-on fournir aux écoles gymna siales et lycéa]es quand on ne leur aura pa s fait connaître, je n e dis pa s les subtilités de la syn– taxe , mai s les notions philol ogiques e t grammaticales les plus indispensables, et qu'à l 'Unive rsité on aura exigé d'eux qu ' un e thèse r édigée tant bien que mal , non pas en françai s mai s en italien , servît pour le doc– torat en langue française ? Qui de zéro r etranche quel– que chose ? ff Laurea facit doctor es non doctos )). Savoir le contenu des oeuvres de Molière, de Mon– tesquieu, de René Bazin , de Georgei' Sand , de Thiers. etc . traduites en italien , connaître l ' hi stoire de la litté – rature françai se souvent étudiée dan s des tex tes italiens, n 'autori se pas à se dire: (( J e connais assez bien la langu e fran ça ise ponr l 'en seign er pertinemment )L Comment des in stituteurs e t des institutrices pour– raient-ils en seign er clan s les écoles onmaires une no-

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