BASA
COMPTES-RENDUS DES SEANCES IX se mit lui-même à la tête d'une armée et en peu de temps la Bresse, Montmélian et toutes le·s places au-delà des monts lui furent soumis. Charles-Emmanuel, trompé par l'espoir d'une conjuration qu'on tramait en France contre le roi, nullement en mesure de soutenir par la force des armes la résolution qu'il avait prise de conserver le marquisat ; point en état de 1/opposer à Henri IV, pressé par l'invasion de ses états d'outre– monts, fut contraint de signer le traité de Lyon, où il céda la Bresse, le Bugey et le Valromey en échange du marquisat de Saluces que le roi lui céda tout entier. Des historiens, entre autres M. He·nri Menabrea (Histoire de Savoie p. 159) disent que "Charles-Emmanuel éprouva tant de fureur à la signature de ce traité qu'il parla d'abord de décapiter ses plénipotentiaires en les accusant d'avoir méconnu 1: es ordres. Il reprit ses intrigues ave·c Biron, mais en juillet 1602 le bourreau du r oi le priva de son complice sur la place de Grève". M. le prof. Fiore nous signale la part que prit aussi Pierre-Léonard Roncas dans ce traité de paix. Fut-il aussi, celui-ci, l'objet de l'irritation du duc ? Nous ne le savons pas. Nous ne nous attarderons pas à parler du résultat de l'expé– dition de Charles-Emmam1el contre Genève qu'il envisageait comme une ville sur laquelle ses droits étaient imprescriptibles et incontestables. * Notre Bibliothécaire, M. l' Abbé Lin Colliard, nous a exhumé du tombeau de l'oubli un ecclésiastique qui, de son temps, fit grand bruit mais dont la renommée ne nous est pas parvenue avec le même éclat que celle des chan. Gal prieur, Carrel et Éd. Bérard. C'est de M . le Chan. Félix Orsières qu'il s'agit ici. Parmi les inte.ZZectuels de la génération présente, M. Col– liard est un des très rares qui pouvait nous en parler pertinem– ment. Il nous l'a en effet montré dans la vérité de sa physio– nomie et sous son vrai jour, sans en charger trop les teintes et sans en fi,atter trop le portrait. Ce n'était pas chose très facile, car - nous l'avons déjà dit quelque part - son personnage est une nature infiniment complexe, 'lin singulier pistolet qui échap– pe à toute définition et défie toute analyse ; une espèce de Caton de l'ordre composite, un chasseur de coquecigrues. L e relateur s'en est tiré assez habilement. Il a pris soin de nous décrire la sphère morale et sociale dans laquelle s'était évo luée son existence assez mouvementée.
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