BASA

56 M. DURAND suffi , on le voit, une série de changements infiniment petits, continués pendant un temps très long. A l'histoire , considérée comme instrument de la phi– lologie, vient s' ajouter la comparaison. Dans l' exem– ple que nous venons de citer, la comparaison de l'italien anima et de l' espagnol alma au français âme. N'est il pas important de sa voir que les mots dérivés du grec par ex. phytophage, créophage , ichtyophage , parémiologie, tragopogon, etc . etc. signifien~ r espective– ment mangeur de légumes , de viande, de poisson , re– cueil de proverbes , barbe de bouc, etc. etc. ? Nous savons que cheval vient du latin populaire caballus e t équestre de l ' idiome littéraire, classique equus ; que ]es patricien s romain s empruntèrent aux grecs plusieurs centaines de mots qu'ils transportèrent au latin presque sans changements, que presque tel s quel s sont passés dan s la lang ue fr ançaise pour expri– mer : philosophie , géographie , zoologie, amphithéâtre , hippodronie etc., en général tous les termes scientifiques. L'étude de la grammaire hi storique est donc néces– saire dans les cours supérieurs du gymnase voire dan s les Lycées. Pourquoi aux instituteurs et institutrices qui vont au Magistère happer un brevet de professeurs de français, ne donnerait-on pas aussi des notions de rhétorique ? Du restè cette sorte de diplôme on n e devrait l ' accorder qu'à ceux qui ont suivi les cours cla ssiques. Car quelle piteuse figure ne feront-il s pas ces soi-disant docteurs et doctoresses de langue française, ignares des étym~gies et des plus élémentaires fi gures de rh étorique, en présence des él èves qui , fréquentau t les cours cla ssiques, doivent connaître tout cela ? L ' apprentissage que la grammaire historique exige, avec les difficultés qu' ell e _présent e, n'est pa s du tout insi– gnifiant el plusieurs r ec ulent effrayés par l 'effort à fair e . La littérature leur paraît plus facil e et plus accessible. En effet, comprise comme elle l'a été par quelques-uns ,

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