BASA

NOTRE LANGUE FRANÇAISE 57 elle a pu être longtempa le refuge de la paresse. Mais comment enseigne-t-on l'histoire de la littérature fran– çaise dans certains cours supérieurs, non pas tout à fait du Collège rue Festaz ? Un professeur se bornait, il y a quelque temps déjà, à demander à ses élèves la date de la naissance et de la mort de l'auteur classique ou romantique ou réaliste ou idéaliste, de sorte que les pauvres jeunes gens ignoraient même ce qu'est la poésie symholiste et quela sont les ouvrages de Commines, de Bossuet, de Fénélon, de Flaubert, de Maupassant, de René Bazin et qui avait composé Iphigénie. L'enseignement du français ne semble pas avoir per– du toute sa valeur. Depuis quelque temps, dans certaines classes, le progrès est manifeste, visible. L'enseigne– ment de la langue maternelle rattaché à l'enseignement des choaes et des idées contribuera à la formation si né– cessaire à l'esprit. Ce long apprentissage de l'art d'écri– re commence tout en bas, en même temps que la leçon de choses, dès qu'on exerce l'élève à regarder la plume et à dire en trois lignes de quoi elle se compose. Si on l'a formé dès les premières années d'études à voir et à entendre, à combiner les ohservations des divers sens appliqués à des réalités et à des images ; s'il a appris à traduire ces observations ; si on lui a enseigné à démêler quelques sentiments très simples et à les rendre honnê– tement, sans mots de convention, sans imitations ser– viles ; si on lui a fait voir comment un maître, qu'il a pu comprendre, a exprimé ces mêmes choses auxquelle" sa gaucherie donne une forme ,.j fruste, il arrivera aux classes de latin déjà façonné. Mais la pauvreté du vocabulaire dont dispose l'en– fant, l'imprécision des notions qu'il attache aux mots qu'il sait, rend nécessaire une étude continuelle, gra · duée, du lexique, pour laquelle !Jlusieurs méthodes peu– vent être adoptées. L'élève du Collège a un lexique italien-latin, latin-italien, il n'a pas touiours un dic– tionnaire français, un Larousse. Alors q~ ' arrive-t-il le plus souvent ? Quand il s'agit de traduir~ de l'italien, il prend l'expression française qui ressemble le plus à

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=