BASA

X ACAOEIVILE DE SAINT·ANSELME M. le Chan. Orsières étai t né et avait vécu à la male heure, à une époque oü un reste de rigorisme janséniste déformait des consciences, oü le gallicanisme entravait l'autorité de l'égli– se, oü les chevaliers de la truelle visaient à saper les fonde– ments du christianisme. Le corps du clergé était intact à peu d'exceptions près. Tout en cet ecclésiastique fut contraste. On le vit conduire des intrigues compliquées comme s'il avait étudié Machiavel, puis caresser des rêves humanitaires, en partie réalisables, en partie utopiques pour les temps, comme s'il eût voulu imiter Don Quichotte. Ses aspirations ambitieuses ne furent ni d'un esprit médiocre ni d'un esprit sain . Il avait l'esprit de guingois. Sa pose était grotesque et ridicule. M. Orsières était-il gallican ? Il avait tout l'air de vouloir agrandir l'omnipotence du dieu-Etat, de lui multiplier les adorateurs, de lui asservir l'Eglise. D'après lui, l'Etat devrait être le centre, l'origine, l'aboutissement de tout. L'Etat devrait s'ingérer dans l'enseignement des Séminaires, en fixer les pro– grammes, conférer le·:; bénéfices ecclésiastiques, choisir, nom– mer les cardinau.x, les évêques, en un niot ramener la néfaste époque des investitures: "Quel rôle, écrivait-il, jouerait de nos jours Grégoire VII avec son utopie de la souveraineté des papes sur le temporel des rois, utopie qui, contrairement à l'esprit de l'Evangile, a fait croire à un plan d'envahissement sans bornes de la part de l'Eglise ?". L'Etat, toujours d'après notre étrange Chanoine, ne doit pas accorder son bienveillant concours aux ministres des au– tels: "Les nouveaux systèmes d' administration adoptés, dit-il, par les gouvernements italiens soustrayent au Clergé cette es– pèce d'influence politique dont il jouissait et qui provoqua tant d'exaspération. Mais n'en ayons aucun regret". Après avoir mis l'Etat au-dessus cle l'Eglise, les rois au– dessus du pape, notre ineffable personnage préconise les révolu– tions sociales, qui sauvegarderaient l'égalité des individus et leur liberté totale et leurs progrès. Le voilà donc devenu le champion , l'apôV:re fougueux, à l'instar de Lamennais, des doctrines révo– lutionnaires pour abattre le·s trônes et renverser les Etats . "Toutes les convulsions sociales, dit-il, qui effrayent les hommes à conviction religieuse équivoque, Dieu ne lt:s permet que pour soumettre notre foi au scalpel et pour retremper les ministres de la religion dans le véritable esprit du sacerdoce. Cet esprit,

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