BASA
En entrant dans une Société savante telle que celle qui me compte à partir d ' aujourd ' hui parmi ses mem– bres et m'honore bien au-delà de mes mérites, il me faudrait , selon la honne tradition , commémorer la vie d ' un collègue défunt. Les hommes ne manquent pas qui , par leur talent, leur intelligence et leur science , ont illustré le pays et contribué vaillamment au rayonne– ment de sa culture et de sa civilisation. Il en est plu– sieurs, certes, dont le témoignage réel nous invite à la réflexion et dont le souvenir reste vivant dans notre âme. Il n 'y aurait malhem·eu sement que l 'embarras du choix. Je pense cependant que rappeler la mémoire d ' un intellectuel signifie avouer un peu d'avoir perdu quelque chose de notre personnalité collective, rendre plus sai– gnante la déchirure moral e que la séparation nous a causée. Cette pensée m "afflige . J e préfère vous parler d ' un corps vivant, tendrement blotti dans les zones les plus affectives de nous-mêmes. .T' entends dire la Vallée d ' Aoste. La Vallée d 'Aoste avec ses montagnes, ses glaciers, ses pâturages, ses troupeaux ? se demanderont les plus avides de choréographie alpestre. Avec son histoire , ses châteaux, ses légendes ? sug– gèreront ceux qui se sont penchés sur notre pa ssé et en ont fouillé les moindres recoins. Avec son économie, ses nécessités matérielles, sa con– dition ouvrière et paysanne , ses tourments politiques ? s'exclameront les gens pressés de remettre tout en ordre .
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