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74 A. CHENAL fiant désarroi qui marqua l 'écroulement de l 'èr e romaine et les premiers vagissements du Moyen Age, renverser à son avantage une situation aussi désespér ée. En 768, sous Charlemagne, l'ordre était rétabli et l'unité catholique reconstituée. La Gaule devint le centre d ' un vaste empire qui s'étendait jusqu 'à l ' Elbe , aux monts de Bohême , à la Theiss, à l ' Adriatique, au Ga– rigliano et à l'Ebre. Cette profonde r évolution obligeait cependant l ' E– ~:l.ise à consacrer aux biens temporels du nouvel Empire occidental un effort de r éorganisation vraiment remar– quable. Dès lors, on pourra dire de longs siècles durant que pa s un é vénement politique ne se passera sans avoir reçu préalablement le chrisme des évêqu es . Dans sa sagesse et sa clairvoyance , l'Eglise avait r ecours à tout. Eh bien ! voyez comme ces événements d'ordre gé– néral ont été providentiels pour notre pays . Sans l'auto– rité comitale de l 'évêque Valbert dan s le domaine du temporel , les Valdôtains de 1191 n ' auraient jamais pu signer avec les Savoie le contrat bilatéral qui pa sse sous le nom de cc Charte des Franchi ses >> et auquel les de– meurants de 1959 sont encore r edevables pour bien des motifs. Troisiè11ie événement: Les libertés dé111 ocratiques. - Plusieurs historiens contemporains contraires à la dé– centralisation admini strative en général et à l ' Autonomie valdôtaine en particulier , ont cherché à amoindrir le contenu et la portée de la Charte des Franchises valdô– taines. Nous ne relèverons pas ces données polémiques. En vérité , la Charte des Franchi ses est un véritable contrat politique conclu d'égal à égal entre le Comte de Savoie et le peuple valdôtain. Rappelons très briève– ment les précédents historiques qui ont déterminé ou plutôt provoqué la nai ssance de ce remarquable docu– ment. (1) (1) Pour des détails plus précis, voir l'étude Anciens rus de la Vallée d'Aoste, par le Chanoine JosEPH BRÉAN, XXVIIIe bulletin de l'Académie Saint-Anselme.