BASA

COMPTES -RENDUS DES SEANCES X I on l e sait, s'affaiblit et s' éteint là oil la direction de l' Etat est ciès longtemp s uni j orme et la chose publique stationnaire" . Il proclame sans ambages que "tous les rois qui ont vécu avant les réfonnes de 1848 furent autant de despotes e't de ty– rans, qu'il n'y eut chez nous qu' absolutisme, ignorance, préjugés et que la religion n e f ut qu'un système d'hypocrisie, de vexation et d'égoïsme" . Par une étrange fatalité, après 1848, presque tous les peuples durent râler sous la botte éperonnée des pires despotes. La terre ingrate et rebelle semblait f rapp ée cle sté– rilité ; elle ne produisait plus sous le souffle de la brise et S'.)US les caresses du soleil les superbes moisson s aux riches épis d'or ; la vigne atteinte de toutes sortes de fléaux n'étalait plus ses pampres ve rmeils qui avaient jadis réjoui le coeur du pauvre campagnard. L e-s impôts centuplèrent . Ceux qui, avant 1848, payaient 3 f ranc s d'impôt foncier, durent, dans la suite, en débourser 300 frs. Avant 1848, tous les jeunes gens qui fréquentè rent le Col– lège bénéficièrent d'un enseignement absolument gratuit pen– dant les huit années de cours. Après l' an 1848, tous durent se soumettre à trois sortes de: taxes: L . 5 chaque année pour être admis au cours ; Lires 10 chaque année pour y être inscrits ; arrivés aux deux humanités, c'est-à-dire aux 4.me et 5.me gymnases, cette taxe était triplée, il fallait payer L. 30 chaque année. D e notr e temps c' étaient L . 30 dès la L èr e classe gymnasiale. Pour la li cence gymnasiale, dès 1848, le gou– vernement exigeait L . 30. Au lycée:, la taxe d'admission était de L. 40 annuelles, celle d'inscription de L . 60, celle de li– cence de L. 75. Qu'était donc devenu "cet aven ir radieux d'espérance et cle bonheur" vaticiné par l' illustre Orsières ? Oil étaient ces t orrents de lumière chantés par ce mirifique voyant de l'av enir ? La Vallée d'Aoste était saignée à blanc par des impositions exorbitantes pendant que l'Etat se souciait d'elle comme de l' an quarante. Guerrazzi opprimait la Toscane, Avezzana hous– pillait Gênes. Dans maintes Communes rurales, les classes étaient tenues dans les étables ; la v iabilité se trouvait dans un état désastreux . C'était l'âge· cl'or du pays d' Aoste ! Incessamment pressurée par un fisc impitoyable , voyant tou – jours ses intérêts les plus chers sacrifiés aux plaisirs de la capitale, privée de toute espèce d'autonomie et d'initiative, notre Vallée languissait dans un état d'épuisement et de fai– blesse extr ême, mais €:Ile conser vait encor e un grand attache-

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=