BASA
XII ACADEMIE DE SAINT-ANSELME ment à la Maison de Savoie tout en étant privée cle tout motif d'attachement à la grande patrie pour laque·lle toutefois elle ne cessera de s'imposer les plus énormes sacrifices. Sous les ténèbr es du bon vieux temps, les familles valdô– taines avaient pu procurer à leurs fils et à leurs filles les avan– tages d'une carrière civile, d'une profession tant soit peu lu– crative, maintenant sous les éblouissantes lumières du 19.ème siècle, tant chantées par Orsières, elles n'avaient plus les r es– sources pour payer les taxes scolastiques et les autres f rais. Les denréC's alimentaires et indmnentaires renchérirent d'une façon lamentable. L 'i ntervention brutale de l'Etat ruina nos cours d'études, baillonna la li berté d'enseignemen t . L e gouvernement et l es rouges d'Aoste achevèrent l'oeuvre d'anéantissement com– mencée par la misère et les i mpôts. Ce fut une rétrogression générale. Orsières non seulement prenait son parti de cette situation au non plus pitoyable, mais il en était enchanté: "L'état actuel de·s choses, écrivait-il, est satisfaisant ; il convient que le prêtre s'en réjouisse au lieu de s'en attrist er. L es réfo rmes gouverne– mentales introcluites en Italie ont profondément remué les in– telligences (sic ). Beaucoup d'ecclési astiques s'alarment de cet état de choses. Un petit nombre s'en réjouissent et le saluent avec tressaillement, comm e le prélude d'un avenir radieux d'espérance et de bonheur". L'esprit de cet enthousiaste fauteur de la politique de 1848 courait à une décomposition totale. A force de jouer avec le v rai et le f aux et de soutenir tour à tour les thèses les plus opposées, sans d'autre but que de f aire éclater la subtilité de son C'sprit, ce chanoine était devenu incapable de mesurer les conséquences de ses théories maboules. Ce singulier Caton criait à l'obscurantisme du Clergé: ''Le prêtre, aujourd'hui, clamait-il, n'est méprisé que parce qu'il n ' a pas assez de science ni assez de ve rtu...". Il voulait ignorer à tout prix que sur les 85 paroisses du diocèse d'Aoste on en comptait à peine quatre où des écoles n'eussent été f ondées par les prêtres et que jusqu'au XV IIIe siècle les Etats n'avaient eu nul souci de l'instruction publique. D' après lui , avant 1848, "il n 'y avait eu qu'absolutisme, i gnorance, préjugés, et la reli– gion n'avait été qu'un syst ème d'hypocrisie, de vexation et d'égoïsme". Qu'elle serait t riste la comparaison entre l'époque tant préconisée par l'ineffable Or ières et ce·s temps r eculés où
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