BASA
COMPTES-RENDUS DES SEANCES XIII l a religion régnai t en légitime souveraine et où l 'instruction religieuse et civile avait atteint son apogée ! Nous l'avons déjà dit quelque part, notre Collège de St-Béning ne connut les épo– ques les plus florissantes que sous le·s directions des Congréga– nistes lesquels donnèrent à la Vallée des professionnels d'une science solide et profonde. L'impitoyable censeur de la science des prêtres n'ignorait point cela. C' est donc par parti pris qu'il jetait le discrédit sur le Clergé de l'époque en le taxant d'ignorance ! Se· croyait-il le phénix des beaux esprits, l e seul phénix parmi les hôtes de nos bois ? Que de prêtres à cette époque pouvaie!it aller sur ses brisées, voire lui damer le pion ! Un Gal Jean-Antoine, un Georges Carrel, un Edouarcl Bérard, un Clément Gérard, un P. Laurent, un Carlon Jean-Isidore, un Bal Valentin, un Cha– monin Balthazar-Pierre, etc. etc. Parmi les curés des paroisses rurale·s, il y avait nombre de spécialistes dans les sciences sacrées et profanes et dans les lettres ; de nos jours avons-nous beau– coup de ces spécialistes ? Orsières donnait aux évêques et aux prêtres de grandes et de terribles leçons d' humilité. Les titres d'Eminence, de Sa Seigneurie, de Sa Grandeur, d'Excellence, attribués aux car– dinaux et aux évêques, le faisaient endèver, mais, lui, faisait sonner assez bruyamment ses titres. A côté d'Orsières, il collait avec une touchante modestie les titres d'avocat , sans pourtant en exercer la prof ession, ou de proviseur, de professeur, de membre de la députation provinciale. Il écrivit même humble– ment: "On ne doit pas s'étonner que je traite de collègue M. le doct. L . Cerise, puisque, ainsi que moi, il est membre de l'Institut Historique de France" . De quel front osait-il dire: " Des rubans, des décorations flattent une âme puérile.. ." ? - " Plus on prodigue de pouvoir et de dignités humaines aux su– périorités sacerdotales, plus l'âme du peuple se r etire du sen– timent religieux" ? Lui portait fièrement l'anneau du doctorat , humait l' encens des louanges, à tout propos de botte il rabâ– chait qu'il était docteur in utroq?te jure. C'était de l' humilité à crochet. "Ce n'est point par des titres, écrivit-il dans un opuscule, qu'un ecclésiastique fera des conquêtes à la religion". Pouvait-on être plus jocrisse ? Orsières était surtout très malvenu à revenir sans cesse sur les richesses du Clergé, à inviter ce·lui-ci à sacrifier ses biens à l'Etat, à solliciter à temps et à contretemps de l'Etat
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