BASA

98 R. COSSARD ment italien , qui ne fai sait que de courtes v1s1tes au pays d ' origine de sa famille , s'entourant de conseillers piémontai s, parlant mal le françai s. Province périphérique difficile à défendre, la Savoie connut des inva sion s françaises en 1600 , de 1691 à 1697 et en 1703. Aux débuts du XVIIIe siècle la famille de Sa– voie acquit ]a couronne royale: roi de Sicile en 1713 , Victor-Amédée II sera cinq ans plus ta1·d roi de Sar– daigne. Avec la promulgation des « Royales Constitu– tions >> elle se place entre les monarchies les plus éclai– rées du temps. En 17 42 ce fut aux Espagnols à envahir la Savoie et cette occupation durera six ans. C'est peut-être à partir de Noël 1742, au moment où les soldats de Charles-Emmanuel doivent enjamber les col s des A1pes et abandonner ]a Savoie aux Espa– gnols, que ]es souverains piémontai s s' aperçoivent de la fatalité du détachement de cette indéfendable province à laquelle des raisons sentimentales plutôt que de vrai s intérêts politiques les lient encore. Les Savoyards eux– mêmes commencent à i;e rendre compte de l'étrangeté de leur position. Pour longtemps encore joueront en fa– veur du (( statu quo >> le bon gouvernement du despote consciencieux qu 'est Charles-Emmanuel III , la paix dont jouit le Piémont et l'austérité de la cour de Turin en comparaison de la mollesse dorée de la cour de Ver– sailles et des guerres que la lutte contre l'Angleterre entraîne pour ]a France. Au XVIIIe siècle treize collèges donnent , en Savoie, l 'enseignement à des milliers d 'écoliers. Dès 1729 Victor– Amédée U avait ouvert à Turin son << Collège des Pro– vinces >> où 27 places de hour siers étaient r éservées aux << savo1s1ens )). C'était au temps du séjour de J. -J. Rousseau à Chambéry. Il dira des savoyards: << C'est le peuple le plus aimable et le plus sociable que je connaisse )). Stendhal écrit: << De part et d'autre de leur rivière, des bourgades jumelJes s' observent en chiens de faïence: Seyssel -Savoie et Seyssel-France, les deux Pont-de-Beau– voi sin ... On fra ye peu avec les gen s d'en face et, si ]' on