BASA
DEUX SOEURS SE SEPARENT 99 pa8se l ' rau , c'est, disent les viei1lard s, pour " aller en France'' )>. * * * Les vingt ans de royaume de Victor-Amédée HI, à la veille de la Révolution Française , voient dans les Etats Sardes la réforme de l ' armée et de la marine, l'agrandissement du port de Nice e t, si les impôts sont élevés, ils Je sont moins que dans la France voisine. Le peuple n 'est pa s malheureux, mais l ' oreille des bourgeoi s et des intellectuels est charmée par les nouvelles idées qui filtrent du Dauphiné. Victor-Amédée prend bien des mesures sévères pour réglementer l'en– trée dans ses Etats, mais non des mesures mili– taires et son chef d'armée en Savoie, le général Lazary , a quatre-vingts an s. 1790, 1791, la révolution déborde. D'abord ce sont les réfu~iés , pui s les violences contre certains seigneurs , les tumultes, les garnisons pié– montaises bafouées, le médecin Dessaix, futur général futur gouverneur de Berlin et tant d'autres, qui pro– pagandent le << Ça ira » . Des libelles circulent, on at– taque << le tyran )>. Appelées par la « Légion des Allobroges >>, la nuit du 21 an 22 septembre les troupes de l'Assemblée , qui séjournaient au confin du duché , refuge de tant de fugi– tifs, passent la frontière. Parmi les vingt mille hommes des régiments françai s on compte un peu ulus d'une centaine de Savovards de la « légion ». Lazary n'oppose pas la moindre résistance. << C'est la honte éternelle du gouvernement >> note dans son jour– nal .T osenb de Maistre. Le culte de la monarchie est ébranlé. Les fonctionnaires, tous italiens et qui ne con– naissent presque pa s le français , s'écliusent. L'« Assem– blée nationale souveraine des Allobroges >> vote la dé– chéance de la Maison de Savoie et demande la réunion à la France. Le 1lécret ne vient qu'un moi s plus tard. L 'enthousiasme rt; volutionnaire ne durera !las long– temps. La question religieuse et le prestige montant du clergé resté fidèle à Rome et clandestin , la servitude
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