BASA

102 R. COSSARD par une digue. La nouvelle ville lui est dédiée: Albert– ville. Les chemins de fer commencent à remplacer les routes et, au contraire de ce qui se passe en France , où seule la spéculation commande , Charles-Albert s'en saisit au nom de l'Etat et cela donne un ordre rationnel aux projets. En 1837 le << Code Albertin )> remplace les « Royales Constitutions )). Le 8 mars 1848 le Statut donne aux Etats Sardes un Parlement élu par tous les citoyens sa– chant lire et écrire. Le peuple de Savoie manifeste sa joie à cette annonce. Mais entre temps (fin février) la France a proclamé la République et cela crée aux frontières un mouvement comparable à celui de 1792. Les esprits les plus avancés, les libéraux démocrates qui viennent d ' applaudir le « Statuto >>, deviennent en peu de semaines partisans déclarés de l'annexion. A la fin de mars une légion de 2.000 hommes, formée à Lyon , à l'imitation de celle des << Allobroges >>, entrepr~nd l'occupation de la Savoie , sans rencontrer de résistance jusqu'à Chambéry où c'est la population même qui attaque les cc Voraces >> (comme ils se faisaient ar.peler) et les met en totale dé– confiture, tandis que, même dans les vallées les plus reculées, les paysans forment des bandes pour s'oppo– ser à ce genre d 'annexion entreprise à l'extérieur et imposée par la violence. Ce qui n 'empêche nullement que l ' idée d'une séces– sion du Piémont continue à prendre pied. On étudie la p ossibilité de réaliser une autonomie -sous la protection de la France. * * * Mais c'est surtout sur 1 a vague cc risorgimentale >> et italienne de Victor-Emmanuel II et de Cavour que les hons Savoyards ne voulurent pas embarquer leur sort. Contre les nouveaux impôts n écessaires aux projets de Turin les députés de Savoie se battent avec achar– nement, déclarant au palais Carignan: ff Les charges

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