BASA
104 R. COSSARD béry et la Maurienne , ils y sont acclamés non seulement en aJliés, mais en compatriotes. Le secret de Plombières n'est peut-être pas connu, ce n'est même pas certain qu ' il ait été formulé en toute précision, mais les ~avoyards ont compris que leur sort est décidé et quand Napoléon III, vu la rapidité de l'agrandissement du Piémont, qu'il avait lui-même favo– risé, demande, vers la fin de '59 la rançon de son appui, il a été précédé par des requêtes populaires dans le même sens. A la fin de juillet quinze intellectuels - ne repré– sentant aucun parti et de leur simple initiative - avaient adressé à Napoléon III un appel à << aviser aux intérêts de la Savoie d'une manière conforme à ses voeux )). Cela avait fait du bruit. Rattazzi, qui était alors au gouvernement, avait décidé de ne rien céder. Victor-Emmanuel II était blessé dans son amour propre. A Paris même on n'était pas d'accord et la très fa– meuse cc Revue des Deux Mondes )) ne se trouvait pas seule dans la presse de la capitale à s'opposer à l'an– nexion. En Savoie le parti démocrate, ce qui correspond plus ou moins à la gauche d'aujourd'hui, s'indigne con– tre ce qu'il appelle l' cc agitation cléricale )). De son côté la Suisse travaille à l'annexion du Fau– cigny et du Chablais à Genève. Dans les régions du Nord de la Savoie les agents suisses gagnent à leur projet 12.000 signatures dans le:; premiers mois de 1860. Entre temps Cavour, incapable de faiblesses roman– tiques, est revenu au gouvernement et perfectionne les actes pour la cession du cc fief antique )). Malheureusement ]'Empereur n'est pas contraire à céder quelques portions du territoire savoyard en fa. veur de la Confédération Suisse. On aurait aujourd'hui tout autour du Léman un canton suisse, sans un mou– vement contraire de l'élite savoyarde qui envoya à Paris une délégation de conseillers municipaux et pro– vinciaux portant un appel en faveur de l'intégralité de la Savoie.
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