BASA
XIV ACADEMIE DE SAlN T·ANSEJ"J\'IE l'i ncamération des biens ecclésiastiques. " La pauvreté, écrivait– il, est humble , elle a souvent pour cortège toutes les vertus. L'opulence est vaniteus e, clédaigneuse...", "Tous les clercs, jus– qu'aux évêques dans la primitive église vivaient pauvrement ..." . ''L'Eglise n'était pas une Californie. Ils en devenaient les mi– nistres pour l'édifier par leur zèle et leurs vertus, et non pour y exploiter l' or". Ces gabégies ont de quoi vous ahurir quand on sait qu'à cette époque le Clergé valdôtain non seulement n'en menait pas large, mais il n'avait que sa pauvreté à jeter en pdtme à l'ogre de la convoitise humaine. D epuis l' intervention de la Royale Délégation (1768) , la Congru e lui avait été fixée à 33;3 livres 6 sous et 8 deniers. En 1812, Napoléon I.er l'avait portée à L. 500, mais au temps qui nous occupe elle n'était que de L . 36'8 ; pour les curés, les bénéficiers qui avaient des biens-fonds, la rente de ces biens-fonds était déduite de cette somme . Nonobstant ces modiques ressources les curés trouvaient moyen de créer des oeuvres de bienfaisance, de fonder des legs pour les étudiants pauvres. Orsières avait au moins trois traite– ments et comme chanoine et comme professeur et comme pro– viseur, sans compter d'autres émoluments, mais i l était, paraît– il, assez pince-maille, assez dur à la détente, il n 'attachait JJas ses chiens avec des saucisse·s. Tous les autres membres du Clergé étaient des hommes dépouillés, s'i l en était sur terre. Nous nous demandons quelles revendications la jus– tice de ce soi~disant grand détaché, prétendait encore exercer sur eux et avec quelle cruelle audace il osait solliciter l'inca– mération des biens ecclésiastiques pour secourir l 'Etat qui n'était pas en détresse. Ah ! lorsque le courant des siècles avait porté, comme de lui-même , au sein de l 'Eglise, le fleuve de la richesse ; qu'en ce temps-là, il y eût contre le Clergé une cause ou du moins un prétexte à des haines jalouses, nous le comprenons ; mais alors, en 1852, que ces pauvres prêtres n'avaient que ce que la charité leur donnait et qu' ils n'avaient pas même la modique parcelle du bien que les gouvernements laissaient tomber dans leur mains, ou comme un salaire qui insultait à leur dignité sa– cerdotale, ou comme une compensation plus ou moins déri– soire de la spoliation de leur fortune séculaire, pourquoi de la part de ce fier ennemi de toute opulence, pourquoi ces clameurs insensées contre les prétendues richesses du Clergé ? Je crois que M. Colliard ne prendra pas le contre-pied de ces considé-
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