BASA

LE POETE ANSELME PERRET 131 particulier à l 'esprit« Dinan:â alle Terme di Caracalla)) , et pour la pensée « La chiesa di Polenta >> du grand poète versillais. L ' ode n3) est parmi le,, mieux réussies, bien qu ' af– Heurent çà et là quelques interrogations rhétoriques d ' un goût scolastique douteux qui entravent même le déve– loppement de la pensée, laquelle pourrait être ramenée à ce principe universel: tout est entraîné par la lente marche du temps, toute grandeur s'effrite et est promise à l ' indifférence et à l ' incompréhension: seul le Chris– ti<.mi sme succède au passé pour en sauver la mémoire et en perpétuer lei, conquêtes pour les siècles futur s. Fouetté par l'ouragan des siècles en courroux, Comme il se dresse encor, non loin de notre Doire, Ce débris colossal qu'embrasse la Victoire Et dont les gais moineaux peuplent les mille trous Piaillant gaîment sur tant de gloire ! C'est ainsi que commence le poème , par l'évocation de ces siècles fune stes qui déchaînent la tempête contre les choses humaines. Le colos:;e qui conserve le souve– nir de tant de victoires e t qui pour ainsi dire étreint de ses bras la Victoire elle-même afin de la protéger contre toute menace , se dresse encore, superbe et menaçant , non loin de la Doire , de << notre Doire )). Que d ' orgueil et que d ' amour dans ces deux mots : << notre Doire )) ! Ni les siècles, ni les hommes., ni la vicissitude historique d'événements heureux et malheureux n'ont pu ôter sa beauté et sa force à notre rivière, qui est c~mme l'ar– tère qui amène au coeur du valdôtain moderne le sang de l ' antique Salasse. Mai s qu 'est-ce que la gloire ? Le poète ne nou s en tlonne pas une nette définition. Il nous offre toutefoi s (13) En Discours et oeuvres poétiques du Chan. A. Perret, op. cit., p. 71 ; pour des raisons d'économie d'espace, nous renvoyons - une foi s pour toutes - le lecteur à cet ouvrage, où se trouvent toutes les poé– sies d'Anselme Perret que nous allons examiner,

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