BASA
136 L. A . COLLIARD tique géant, puis une exhortation à parler à la croix qu ' il protège, puis le courroux indigné de l 'orgueilleux géant qui redoute sa fin , puis ]a vérité suprême, la vanité de toute chose, la vanité de toute gloire , de toute grandeur , cle toute puissance passée , présente et future , devant ce front couronné d 'épines , de ce vi sage où se lit la médi– tation ... Oh ! ne t'afflige point, mon vétuste géant: Parle à la vieille croix que ton arcade abrite N'as- tu jamais pensé, quand ton orgueil s'irrite, Que ce grand Crucifix domine ton néant ? Demande-Lui ce qu'il médite... L'ode s' achève sur cette vision du Crucifix , sur cette pensée inachevée, mais fort claire pour qui veut méditer son divin en seignement: le pardon , l'amour , une fraternité meilleure entre tous les hommes, entre toutes les époques, dans les bra s de Celui qui est mort pour l 'amour de tous, même de ses ennemis. Seule réa– lité qui soit éternelle . Cette ode.. qui ne le cède en rien à celle consacrée au « Bouquetin >), peut ê tre justement considérée com– me l ' une des meilleures compositions poétiques de Per– ret. A part quelques vers faibles et rhétoriques, quatre ou cinq au plus, ombres infimes dans la grande lu– mière de cette fre sque , détails insignifiants dans l'évo– cation historique du passé, dans l 'exaltation des seules vraies valeurs que ni les siècles, ni les hommes, ni les événements ne pourront jamais effacer , les valeurs de la r éalité et de la vérité chrétienne , es t concentré dans cette oeuvre tout ce qu ' un poète - et un prêtre - pouvait penser et ressentir devant l ' histoire d ' hier , d ' aujour– d'hui et de demain. Nous ne pouvons regretter qu ' une seule chose: c·est que Perret ne nous ai t pas laissé d'au– tres fre sques hi storiques aussi humanitaires et évocatri– ces. Ce rnnt justement ces morceaux de haute poésie
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