BASA

138 L. A. COLLIARD ancêtres dont personne sur leurs tombes ne regarde plus le nom: Le sol que vous fouillez, dans vos savants labeurs, Cache des bras puissants et de très braves coeurs C'est le grand reliquaire où l'antique patrie Renferma ses douleurs, son sang et ses joyaux. Oh ! voyez que des noms flottent sur nos tombeaux, Sans un regard qui leur sourie !... La strophe suivante , la quatrième de l'ode, a un ton solennel: on peut dire qu'elle résume tout le pro– gramme de l'Académie historique Saint-Anselme: en– courager la jeunesse d'aujourd'hui, à étudier et à inter– roger, « à l'ombre des vieux murs » , « le marbre rongé )) , (( les caveaux obscurs J), cherchant oartout où coule la Doire ce glorieux passé qui a fait d~ la cité d'Aoste la Rome des Alpes: Promenez votre rêve à l'ombre des vieux murs, Sur le marbre rongé, dans les caveaux obscurs, Partout où, sur ses bords, l'harmonieuse Doire A pleuré le trépas des choses qui s'en vont ! Dites-nous comment dort la Rome du Piémont, Sous son ample toge de gloire. Suit une évocation dramatique du conflit qui opposa Rome à Cordèle, en une suite de sanglantes défaites, de deuils, et de souffrances qui furent endurés sans faiblesse ni lâcheté avec un indomptable courage. Voici les rem– parts de la fastueuse cité des Césars, aujourd'hui en ruine et peuplés de lézards. Voici les grandioses et das– siques réalisations de la domination romaine qui sut allier cc la force à la grâce infinie )). Cordèle la vaillante, ivre de liberté, Etouffe-t-elle encor sous l'orgueil irrité De Varron, le vainqueur, qui l'écrase et l'enchaîne ? En quelle étrange langue et sous quels âpres traits, Les Salasses en pleurs, hurlant dans nos forêts, Ont-ils maudit !'Aigle romaine ?

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