BASA

LE POET E ANSELME P ERRET Oui, vous nous l' avez dit, la Ville des Césars Est là, dans ces longs murs qu'h abiten t les lézards Vous nous avez décr it les lignes d 'harmoni·e Que traça sur la pierre, avid e d' avenir, La main du peuple r oi, la main qui sut unir La fo rce à la g.ràce infinie. 139 Après avoir é tudié e t évoqué ces temps r eculés, les historiens de l ' Académie Saint-Anselme - ajoute le poète -- ont su fair e revivre le Moyen Age valdôtain , établissant avec une rigueur scientifique la généalogie de ces chevaliers, qui sur le fond crépusculaire de l ' art gothique, ne r êvent que tournois, prouesses et batailles. Devant nos yeux revivent les sages Commis des Trois Etats, qui déjà à l 'époque féodale constituent une étape importante dans la voie de l ' autonomie locale, prélude de la civilisation moderne. Mais au-dessu s de tant de ruines, au-dessus de l ' Arc d ' Auguste , plus haut que les antiques créneaux où l'hi– rondelle fait son nid , s'élève, triomphante, la croix du Chri st , symbole impérissable de l ' univer salité : Et, par-dessus le deuil de ces écroulements, Par-dessus l'Arc d'August e et les pleurs des fragments, Plus haut que les créneaux où nich e l'hirondelle, Vous nous avez montré, sur nos calmes sommets, La t riomphan te Croix qui ne mourra jamais, Pendant que tout meurt autour d'Elle... Voyant ce que le Temps avait enseveli, Je vous bénis d'avoir vaincu le triste oubli. Le Poète, en prêtre érudit savait bien que l ' histoire de la civilisation latine et italienne depuis Tibèr e était l ' histoire même de l ' Eglise militante depuis l 'époque de ses origines my stiques. Il savait que l ' Eglise, après le baptême du martyr e avait attiré dans son orbite la meilleure part de la société païenne, triomphant de tous ses ennemis : de ceux qui apparaissaient aux con-

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