BASA
142 L. A . COLLI ARD ni assez vite nj assez loin, et que le plomb mortel lui transperce le coeur. Mais jusque dans la mort il garde sa majesté: « ... même dans la mort, tu gardes ta fierté ; Etendu sur la roche où saigne ta blessure, Ta poitrine n 'a pas le plus faible murmure, Et ton oeil semble encor chercher la liberté Au loin, dans la grande nature ». Avec un réalisme saisissant, le chant s'achève sur la tragique vision d"une roche tachée de sang innocent, et sur l'image de ce fier monarque qui sait mourir é;toï– quement sans le moindre sursaut. Son oeil hagard sem– ble chercher encore dans le splendide décor des Alpe~. cette liberté sans limites qu'il voudrait protéger contre l'invasion de l'homme, sauvegardant cette souveraineté que l'homme inutilement lui envie et conteste. Ces deux derniers vers d ' une grâce néoclassique , non seulement condamnent l ' homme qui tente d'usurper par traîtrise un royaume qui ne pom:_ra jamais être le sien, mais ils évoquent aussi pour nous le drame :ntirne de Perret qui , frappé traîtreusement par la phtisie , s'é– teindra prématurément, le regard tourné vers l'infini et lointain horizon, et rêvant d'une ère de bonheur et de paix pour son pays , dans la liberté et l'indépendance retrouvées. (14) Le tombeau du glacier La nature menaçante et impénétrable et la faiblesse dérisoire de l'homme qui essaie d 'en forcer les secrets et d'en ravir ]es beautés , sont également le thème de (14) Ce n'est que quarante ans plus tard que put être instituée cette autonomie régionale que le poète avait ardemment prophétisée et souhaitée, en nostalgique historien des libertés médiévales accor– dées à la région par la Charte des franchises (1191) (Cfr. à ce ce sujet: J .-J . STÉVENIN, Per la Valle d' Aosta, Tipografia Valdostana. Aosta 1946).
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